Installé sur mon canapé, lumière tamisée, cocktail à la main et liasses de billets d'un dollar à disposition, j'ai regardé Magic Mike.
A sa sortie, on ne peut pas dire que le film ait suscité la moindre attente de ma part : Un film sur le strip-tease masculin, avec le Channing Tatum de Sexy Dance & G.I JOE, le Matthew McConaughey qui commençait à peine sa mue en acteur respectable et un Steven Soderbergh dont le meilleur était derrière depuis une dizaine d'année.
Deux ans après, la donne a changé. Magic Mike XXL est annoncé, avec une bande annonce efficace (https://youtu.be/RwPR0q5es0A). Channing m'a fait marrer dans 21/22 Jump Street et dans This is the End, Matthew a un oscar et fait le plaisir de la marque Lincoln (http://bit.ly/1Gdrbel) et Jim Carrey (http://bit.ly/1wQcJbZ). Et en ce qui concerne Steven, je n'ai plus vu de film de sa part depuis un moment, donc je lui laisse le bénéfice du doute. avec mes dollars à portée de main, je regarde donc le film.
Nous suivons Mike, designer, couvreur, strip-teaser qui prend le jeune Adam sous son aile et l'initie à l'art de l'effeuillage masculin. Ici pas de burlesque, pas de manière, pas de finesse. Uniquement de la performance, des corps sculptés, de la frénésie et de la vulgarité.
La première partie du récit se concentre sur Adam, aka The Kid, qui découvre avec le spectateur le monde dans lequel Mike l'introduit, l'ivresse des cris féminins, l'euphorie des soirées (https://youtu.be/Q0Vsgq3vJM4), la liberté offerte par tout cet argent facile. Alors que le Kid semble enfin avoir trouvé sa place dans la société et s'épanouir avec ce mode de vie, le film bascule vers la seconde partie du film qui se concentre sur Mike et ses états d’âmes. Mike, entrepreneur qui a besoin des strip-tease pour investir, ou strip-teaser qui développe des projets pour ne pas être catalogué "effeuilleur" professionnel ?
Cette transition dans le récit est incarnée par le rôle de la soeur du Kid, Brooke. Alors qu'Adam est un jeune homme impatient, irresponsable et autodestructeur, Brooke est son opposée, posée, responsable pour deux. Elle observe avec méfiance la mutation de son frère et se rapproche de Mike pour veiller sur le jeune homme. Le récit suit donc ces 3 personnes et leur évolution sur 3-4 mois. Sans en dévoiler plus sur le récit, cette relation tripartite dont Mike est le pivot, maintient le spectateur dans le film.
Et je dois avouer que j'ai pris du plaisir à regarder le film !
Le récit sans être flamboyant, a le mérite d'être cohérent et rythmé. Un coup film indé sur la futilité de la vie à coup de balade en voiture et autre lumière fluo en boite de nuit, un coup comédie romantique, un coup comédie musicale et tout cela sans se perdre. De plus, Soderbergh offre à Tatum une estrade à la hauteur avec ce film tant il est juste comme acteur et impressionant comme danseur. Les autres protagonistes ont plus de mal à vivre dans ce film, à l'exception de Brooke, antithèse du héros, interprété par une Cody Horn au diapason malgré sa faible filmographie. Les autres rôles interprétés par la crème des seconds rôles de séries U.S, sont tous anecdotiques.
Par contre Steven, si tu me lis, abandonne ce filtre jaune dégueulasse qui donnerait la jaunisse même à J.P Jeunet...