Je ne connaissais pas Ferzan Ozpetek. Le sujet m'a intrigué et la perspective de découvrir un nouveau cinéaste italien me séduisait.
Ce ne fut ni désagréable, ni transcendant. J'ai vu un film presque bon : presque bien écrit, presque bien filmé. Le réalisateur et scénariste (aidé dans cette dernière tâche par Federica Pontremoli) lorgne du côté d'Almodovar semble-t-il, mais son écriture manque d'efficacité et d'humour.
L'histoire de fantômes était intrigante. La promesse d'une comédie fantastique d'où pouvait se deviner un regard poétique sur la mort avait de quoi m'allécher. Quelque part ce regard y est un peu. On sent les bonnes intentions, mais le résultat bande par moments très mou.
On ne s'ennuie pas non plus, grâce aux comédiens fort convenables et puis l'on a envie d'aller au bout de cette histoire, de ses mystères. Pourtant, au final, on n'a pas été transporté, si ce n'est par intermittence.
J'ai été ému par une scène, il est vrai, lorsque qu'il est question des parents qui n'ont plus de nouvelles de leur enfant. Oui, la fibre paternelle est titillée, vigoureusement. Ca marche sur mézigue. Une autre séquence est effrayante. Anna Proclemer joue un personnage on ne peut plus flippant avec beaucoup de puissance. Voilà, deux scènes pour un film par ailleurs trop sage, non dénué d'incohérences.
Par instants, j'ai senti avec une certaine gêne que le scénario tentait plutôt maladroitement de "faire" de l'Almodovar. Un Almodovar sans la précision d'écriture, sans la finesse narrative, sans l'explosion de vie des personnages, sans sel, sans humour pétaradant ni incisif, bref, ce n'est pas satisfaisant.
Pourtant je m'en voudrais de laisser croire que le film est mauvais, pénible. Ce n'est pas ça... il demeure un bon petit moment. Reste qu'on ne peut pas s'empecher de penser qu'il aurait pu faire mieux.