Magnifica presenza est à l’image de la partition que Pascale Catalano a composée pour ce film… Alerte, enchanteur, aux notes sépia et un brin nostalgique. Mais, même si cela semble élogieux, ce n’est pas suffisant. Il y a bien des choses à ajouter… et de jolies choses !

Ferzan Ozpetek (« La fenêtre d’en face », « Le premier qui l’a dit ») est un grand passionné doublé d’un grand sentimental. Passionné de son art, il l’est également par la vie et des émotions qui l’animent. De son art, il « tient » ses acteurs. Il brosse des portraits très justes et sensibles sur le milieu artistique, les comédiens qu’il filme avec amour d’ailleurs. Même s’ils sont tous excellents, Elio Germano les surpasse de loin ! Avec son faux air de Robert Downey Junior début de carrière, il sait nous attendrir, nous émouvoir ou nous faire rire avec un naturel désarmant. Il possède un charme fou !

Toute cette petite troupe, se retrouve et évolue entre fiction et réalité dans un décor presque en huis clos… sur un plateau… comme une scène de théâtre où les scènes se juxtaposent. Il ne faut pas se tenir ici à la trame de l’histoire, simple mais loin d’être simpliste, même si en arrière plan sont évoquées les noirs heures de l’Italie. Pas de scénario engagé, juste une fable.

Car Ozpetek est un conteur, et son seul but est de nous troubler ou nous émerveiller, par petites touches. Et il excelle à ce jeu, au détour d’une scène cocasse, ou plus grave, il virevolte et vous embarque vers autre chose. A plusieurs reprises, même si les deux univers sont radicalement différents, on pense à « Fanny et Alexandre » de Ingmar Bergman. Comme le maître suédois, Ozpetek joue d’effets, il manipule notre âme pour notre plus grand plaisir, pour faire couler au Final (au sens propre comme au figuré) une larme, de celle qui donne sourire et joie.

Pour autant, Magnifica Presenza est loin d’être une œuvre d’un autre temps et surannée, le film est résolument contemporain et s’inscrit parfaitement dans nos peurs, nos incertitudes d’aujourd’hui et met en évidence notre quête de tous les jours de vivre des moments meilleurs… Si tant est que l’on puisse voir l’évidence : le bonheur à portée de main.

Et du Bonheur, Magnifica Presenza sait nous en donner ! Mon big coup de cœur de 2013 !
Fritz_Langueur
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films de 2013 et Les meilleurs films italiens

Créée

le 12 sept. 2014

Critique lue 345 fois

3 j'aime

7 commentaires

Fritz Langueur

Écrit par

Critique lue 345 fois

3
7

D'autres avis sur Magnifica Presenza

Magnifica Presenza
Contrechamp
3

Une enveloppe vide

Il n’y a finalement pas plus ardu à mettre en scène que le genre fantastico-réaliste. Si l’épreuve est périlleuse, c’est que le réalisateur doit dans un contexte contemporain réel amener un évènement...

le 23 juil. 2013

1 j'aime

Magnifica Presenza
Cinephile-doux
6

Le pâtissier et les fantômes

Un jeune acteur en devenir, pâtissier faute de mieux, emménage à Rome. Surprise, il n'est pas seul dans la maison ! Toute une troupe de théâtre, censée avoir été liquidée par les nazis en 43, a un...

le 25 mai 2018

Magnifica Presenza
Gondorsky
4

Critique de Magnifica Presenza par Gondorsky

Gentil film inoffensif qui ne creuse ni son côté queer, ni ses personnages, pas plus qu'il ne s’embarrasse de ménager un véritable épilogue pour son personnage principal. Reste Elio Germano dans le...

le 29 déc. 2016

Du même critique

Ni juge, ni soumise
Fritz_Langueur
8

On ne juge pas un crapaud à le voir sauter !

Ce n'est pas sans un certain plaisir que l'on retrouve le juge d'instruction Anne Gruwez qui a déjà fait l'objet d'un reportage pour l'émission Strip-tease en 2011. Sept ans après, ce juge totalement...

le 12 févr. 2018

59 j'aime

7

120 battements par minute
Fritz_Langueur
10

Sean, Nathan, Sophie et les autres...

Qu’il est difficile d’appréhender un avis sur une œuvre dont la fiction se mêle aux souvenirs de mon propre vécu, où une situation, quelques mots ou bien encore des personnages semblent tout droit...

le 24 août 2017

56 j'aime

10

Tale of Tales
Fritz_Langueur
9

La princesse aux petites poisses...

Indiscutablement « Tale of tales » sera le film le plus controversé de l’année 2015, accueil mitigé a Cannes, critique divisée et premiers ressentis de spectateurs contrastés. Me moquant éperdument...

le 3 juil. 2015

48 j'aime

11