Il pleut, il mouille, c'est la fête à la grenouille.

C'est au cours de trois heures de film qu'Anderson nous fait suivre la journée de neufs personnages qui n'ont, à première vu, aucun lien les uns avec les autres. On se laisse emporter par leurs histoires, un peu impatient, un peu intrigué. On se demande où ce cher Anderson veut nous enmener. Puis on commence à voir le lien entre chacun d'eux, leurs chemins étant liés, à l'instar des neufs pétales d'une magnolia. Neufs personnages pourtant très différents les uns des autres, chacuns portent en eux un regret, un remord, une blessure mais tous ne l'affrontent pas de la même façon. Un film qui parle d'auto-destruction mais aussi et surtout du combat de la vie de tous les jours, garder la tête hors de l'eau, quelqu'en soit la manière.

Alors que la journée suit son cours, le film gagne en intensité, le rythme accélère, on virevolte de personnages en personnages, la musique se fait omniprésente et prend une place considérable dans notre histoire valsant de style en style. Pour moi ce passage est et restera très jouissif. Alors qu'il ne se passe pourtant pas grand chose de très excitant dans le scénario, Anderson arrive à nous prendre au tripes et à nous montrer à quel point il peut jouer de nos sentiments. Passage qui pour moi reste fabuleux signe également ma plus grosse déception du film.

Alors que l'intensité est au plus haut, il tombe très rapidement et le film retrouve un rythme plus modéré, nous laissant sur notre fin. Je me suis redressé de mon siège, me demandant pourquoi cette baisse soudaine d'intensité, à dévorer chaque image, chaque phrase pour espérer un retour à cette folle cadence. J'ai pourtant rapidement déchanter en comprenant que c'était fini et c'est avec une grosse pointe de déception que j'ai repris le cours du film. Fort heureusement, après m'avoir néanmoins un peu perturbé, cette surprenante fin m'a satisfaite.

Je ne peux que féliciter Anderson pour ce fabuleux film. Tous ses longs plans resserés sur les visages des acteurs témoignant de chacune de leurs mimiques, de leurs expressions et bien entendu de leurs sentiments, le tout sur une merveilleuse et transcendante BO, c'est complètement envoûtant. Il me donne l'impression d'avoir completement compris la magie du cinéma, et le prouve avec ce film. C'est sur, Anderson m'a séduite.
Amethyste
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le 15 juin 2012

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Amethyste

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