Découvert tardivement, comme à mon habitude, Magnolia est le troisième film de Paul Thomas Anderson, après Hard Eight et l’extraordinaire Boogie Nights. Grand film choral d’une durée de 3h, ce film est, selon moi, le plus abouti de son réalisateur. Au cours de cette critique, je vais, d’une part, justifier mon avis précédemment cité et je vais d’une autre part, recontextualisé le film dans la filmographie de son réalisateur.
Magnolia aborde par le biais de la vie de sept personnages, eux-mêmes entouré de plusieurs second couteaux, la vie et les regrets de chacun. Le film se déroule sur un lapse de temps assez court puisqu’il s’agit d’une simple journée. Cependant, personne ne ressortira indemne de cette journée.
Dans un premier temps, et ce pour justifier et développer mon avis sur le film, je vais tout d’abord parler de ce qui me fascine le plus, son écriture. Millimétré, subtil, jamais hors de propos ! L’écriture de Magnolia est un pur exemple de génie scénaristique. Le film réussi l’exploit de condensé dans un film, certes de 3h, la vie d’innombrable personnes, en restant constamment sur un niveau d’égalité fascinant ! Il est vrai que beaucoup diront que faire un film de 3h aide forcement pour aborder autant d’histoires différentes. Et pourtant, il se trompent totalement ! Faire un film aussi long et réussir l’exploit de condensé autant d’histoire tout en laissant un ensemble rythmé et homogène tient de l’exploit plus que mérité ! Une prouesse scénaristique que P.T Anderson avait déjà expérimenter dans Boogie Nights. Néanmoins dans Magnolia, il atteint un niveau stratosphérique !
Je vais maintenant aborder un élément qui, selon moi, participe grandement à hisser Magnolia au statut de chef d’œuvre du cinéma, sa mise en scène ! Je pense qu’il est admis de considérer Paul Thomas Anderson comme l’un des meilleurs cinéastes de son époque. En tant que scénariste, c’est du travail d’orfèvre. Cependant, la mise en scène de Anderson est, à chaque film, une véritable leçon de cinéma ! Magnolia n’est évidement pas en reste et propose une réalisation flamboyante oscillant entre plan intimiste, travelling virtuose (le plan final !) et plan séquence de toute beauté. Chaque cadre est composé de manière à créer du sens et a sublimé le casting. En regardant ses trois premiers films de plus près, je me rend compte d’une évolution assez significative de sa mise en scène. Hard Eight, bien que mise en scène avec une classe folle, essuie les plâtres et montre que Anderson chercher encore son style. Mais c’est surtout avec Boogie Nights qui développe considérablement son talent de metteur en scène (plan séquence d’ouverture devenu culte !). Et puis arrive Magnolia qui sonne comme l’aboutissement et l’œuvre de la maturité pour son réalisateur. La mise en scène de P.T Anderson à souvent désigné comme une mise en scène tapageuse et superficiel, ce que je ne partage pas bien entendu. Ce sont des critiques que je n’arrive pas à comprendre tant l’absurdité est présente et la justification, absente ! Ce n’est pas dans mes habitudes de remettre en cause l’avis des autres mais ce genre de remarque m’agace fortement.
Si Magnolia est aussi populaire au prés du grand public, malgré sa durée, c’est probablement dû à son casting qui, il faut bien l’admettre, est impressionnant ! Tom Cruise (son meilleur rôle !), Juliane Moore, John C. Reilly, Phillip Seymour Hoffman, Phillip Baker Hall, William H. Macy et surtout Jason Robards. Tous sont dirigé à la perfection par P.T Anderson et livre, chacun avec une sincérité et une puissance, une interprétation digne d’un oscar !
Pour résumé, et ce après avoir écrit ces lignes, Magnolia est bel et bien le film le plus abouti de Paul Thomas Anderson. Un bijou d’écriture, un bijou de réalisation, un casting de rêve qui livre des interprétations de rêve, un montage maitrisé malgré la durée conséquente et un plan final qui reste en mémoire qui marque à vie ! Magnolia est un chef d’œuvre incontestable, le meilleur film des années 90 et une œuvre qui a profondément marqué mon cœur de cinéphile et qui, je l’espère, restera et continuera de marquer l’histoire du cinéma comme le fit d’autres films au cours de ces décennies !