Le cinéma de Paul Thomas Anderson a le même problème que son daron à la maternité : il est incapable de faire des choix.
Magnolia plutôt qu'échapper à la règle, s'évertue à l'illustrer. En ouvrant les arcs de 16862 personnages différents juste après une séquence un peu poseuse mais cool, en nous promettant la grande coïncidence qui unira tout le monde, PTA pose en nous des attentes qu'on avait pas si grandes avant de démarrer le film. C'est un move audacieux, cependant si l'audace c'est bien, la réussite c'est mieux, et malgré un talent indéniable dans l'art de tenir une caméra il échouera à quelques mètres de la ligne d'arrivée.
Le problème principal du film est son équilibre, axant la majeure partie de l'histoire autour de la relation entre le flic et la fille du présentateur, soit les personnages les moins intéressants, après nous avoir fait faussement croire que l'histoire du gamin allait dominer l'écran avant de l'abandonner quasiment complètement à une demi heure de la fin. Les autres sont difficilement rattachés à tout ça afin de réussir à lier les deux, le pire étant probablement celle de l'ancien petit génie qui est à deux doigts de se demander lui même ce qu'il a à voir avec toutes ces conneries.
Le thème sous-jacent, les regrets la pénitence et le pardon, bien que tartiné à la truelle s'imbrique difficilement dans des histoires aussi condensées, si bien qu'on finit par ne voir que l'intention du réalisateur, aussi louable soit-elle.
Ces défauts notables pourraient s'avérer négligeables si PTA à court d'idées pour boucler tout ça n'avait pas eu la délicieuse idée de sortir une pluie de crapauds de son fiak afin de siffler la fin de la récré pour ses personnages.
Reste un film sympathique à suivre malgré une longueur excessive pour des histoires d'un intérêt inégal. Avions nous vraiment besoin de 2h30 pour qu'on nous explique que le monde est petit ?