Résumer cette projection en une phrase : une longue épreuve.
Mon cerveau fondait, mes yeux se fermaient et le son même du film me cassait les c*******. Les informations défilaient devant moi et je ne pouvais m'appuyer sur aucune d'entre elles afin de me conforter à l'idée de continuer à regarder le film.
Et d'un coup, j'ai compris !
Maïdan est un film qui veut mettre à l'épreuve mon goût pour le cinéma, mon goût pour la vie et ma patience. Et bien, autant dire que j'ai lamentablement échoué !
Ce film est ce qui se fait de mieux en matière de néant cinématographique. Tout est frontal, tout est fixe, tout est rallongé au possible mais surtout tout est éloigné. Il n'y a absolument aucun regard qui est porté envers le peuple ukrainien, à se demander si Sergei Loznitsa n'est pas complétement désintéressé de son sujet.
Comment avec un sujet aussi riche est-il possible de se rater à ce point ?
Le film se revendique comme du "cinéma direct" mais il n'y a aucune proposition ni recherche formelles, l'urbanisme semble morne et vidé de toute substance vitale. Qualitativement cela est à la limite d'un reportage de BFM TV, filmé par une personne voulant s'improviser cinéaste. 2 heures où, à travers l'image, une personne semble dire : "je pose ma caméra, je filme du vide pendant 1 minute en plan fixe et BAM, je fais du cinéma". Ce qu'il est possible d'appeler en langage savant : un gigantesque foutage de gueule.
Ce film est clairement une honte, il semble s'être passé tellement de choses entre le 18 et le 23 février 2014 que rien ne justifie la réalisation d'un film documentaire aussi vide. Le résultat peut être vraiment comparable à la vision d'un touriste sur la révolution ukrainienne, sans nuances ni détails historiques, à tel point qu'il est possible d'en oublier que c'est une œuvre sur la révolution ukrainienne.
S'en est limite irrespectueux.