Ce film montre comment la démocratie est détruite par ceux qui sont censés la protéger et la faire vivre. Le cinéaste fait une étude remarquable et passionnante du langage et de la pratique politiques, et donc des différents discours sur le mensonge, et dénonce les arrangements entre politiques et promoteurs ou la recherche d'alliance avec les centristes pour gouverner. La construction de nouveaux immeubles (directement responsables de fragiliser les sols et donc d'entraîner la destruction d'immeubles anciens) est montrée comme nécessaire et c'est ainsi qu'on fait accepter par la ruse la spéculation immobilière en utilisant des arguments vieux comme le monde mais qui font toujours leur effet:
- on ne peut pas aller contre le progrès
- la destruction des acquis du passé est un mal nécessaire
- c'est pour votre bien que nous réalisons tous ces changements
- il n'y a pas d'autre alternative
Dans le contexte politique de l'Italie des années de la Démocratie chrétienne les discours mensongers se doublent de corruption à grande échelle et de la main invisible de la mafia.
Mains basses sur la ville est un film reflet d'une époque et d'un pays mais qui réussit par la force de la démonstration à être toujours d'actualité. Comme dans Docteur Jivago, Rod Steiger est excellent en politicien pourri. [critique écrite en 2022]