Main Street
Main Street

Film de John Doyle (2011)

La ville de Durham en Caroline du Nord est marquée par une récession, due à la fermeture des industries du tabac. Dans ce contexte, un mystérieux entrepreneur propose d'implanter un business de gestion de déchets industriels pour redynamiser la région.

Un pitch pas inintéressant. Une distribution de luxe. Un scénario signé Horton Foote, le scénariste du prestigieux classique "To Kill a Mockingbird", par ailleurs lauréat du prix Pulitzer. Bref, "Main Street" m'intriguait. Néanmoins, le fait que le film semble profondément oublié et n'a réalisé que 3000 dollars en salles m'a fait monter la garde...

Et effectivement, c'est un drame complètement insipide, qui ne raconte pas grand chose. Pourtant, on tente de nous développer trois intrigues sur 1h30 !

Une jeune femme souhaitant quitter la ville, au grand dam de son amoureux transi, un flic qui étudie le droit. Rien ne sortira de cette histoire sans aucun enjeu.

Une héritière fauchée, qui se rend compte que l'entrepôt qu'elle loue est utilisé pour stocker des déchets industriels. Pas grand chose n'en sortira non plus.

Et l'intrigue générale autour des déchets, qui n'échappe pas au ridicule. Déjà, il est cocasse de voir des gens qui ont fait fortune par l'industrie du tabac s'offusquer de déchets dangereux... et le scénario ignorera totalement ce paradoxe. Ensuite, les fameux déchets ne seront jamais détaillés, restant à l'état de "hazardous waste". Déchets médicaux, effluents, inflammables, toxiques, radioactifs ? On n'en saura pas grand chose, ce qui rend impossible la matérialisation concrète des enjeux.

A côté, la mise en scène est fade, et le scénario se contente d'expliquer à gros sabot ce qui se passe, pour tenter de créer un récit qui n'existe pas. Comment Horton Foote a-t-il pu tomber si bas ? Il faut dire qu'il est décédé en 2009, et certains supputent que le film se serait basé sur une ébauche de scénario qui aurait été peu retouchée...

Restent les acteurs qui font des efforts, raison de ma note pas si atroce compte tenu du film. Dont Patricia Clarkson en nièce aidant sa tante paumée (Ellen Burstyn, toujours convaincante dans ce rôle de femme tourmentée). Et si vous êtes circonspect devant l'anglais Orlando Bloom qui prend l'accent de la Caroline du Nord, vous n'êtes pas au bout. Car le so-british Colin Firth joue non seulement un personnage ambigu, mais en plus il a pris l'accent texan ! Un peu dur à avaler quand on le voit débarquer, néanmoins l'acteur fait le taff.

Redzing
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le 7 janv. 2024

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