Tel grand père telle... ha non, pas là.

Attiré par le casting (Andrew Garfield et son petit brin de gueule, et Jason Schwartzman) je décidai de donner sa chance à ce Mainstream qui porte finalement très bien son nom. Mainstream se présente comme voulant traiter un sujet intéressant: l'industrie du divertissement en ligne, ou si vous préférez: YouTube et les "créateurs de contenus" (sic). J'espérais qq chose d'aussi affuté que le singulier et génial Sorry to bother you, quelle ne fut pas ma désillusion.
Il s'agit d'un film américain qui s'efforce d'avoir l'air intelligent en singeant un propos totalement confus. Ce qui annihile d'ailleurs le dit propos, résultat: le film est vide, bruyant, tapageur, idiot et inutile.
Et évidemment, une personne qui gesticule pour avoir l'air de dire qq chose alors qu'elle n'a rien à dire, à quoi voulez-vous que ça ressemble? C'est chaotique et malaisant.
Sous couvert de film à thèse voulant dénoncer la manipulation des médias de masse le film remplit avec zèle le cahier des charges du divertissement américain: success story (donc séquence de montage annoncée par punchline [https://www.youtube.com/watch?v=JfW_XeH82-0][1]), musique néo pop tous les quarts d'heure (envahissante), romance à la noix.
Insupportable. En terme de maitrise du propos (aucune) ça nage dans une telle médiocrité que vraiment je peine à trouver les mots. Par moment vous aurez l'impression d'assister à du McFly&Carlito, pourquoi pas mais ces séquences sont longues, longues, caricaturales et gênantes, et surtout traduisent une certaine méconnaissance de son sujet. Un "show" youtube avec le vidéaste en présentateur d'une parodie de jeu télévisé...? Pfff, franchement... l'idée est mauvaise, paresseuse, ringarde. Je vois pas bien quel ado suivrait ça...

Le personnage principal sur qui tout repose n'a aucun sens, il est initialement présenté comme une espèce de marginal anti-système qui se transforme en entertainer cynique... si cela sert maladroitement le propos, l'évolution du personnage n'est ni montrée ni vraisemblable. Mais demander de la psychologie à cette daube est d'une grande naïveté, méa culpa. Il fallait un méchant, j'imagine. De façon très manichéenne, le film reste en surface des choses. En fait ça ressemble bcp à la réaction classique (et qq part comprégensible) de la bourgeoisie à l'égard des rézosocio: de la distance, de la méconnaissance, et du mépris pour cet amusement vulgaire et populacier. Au final ça expliquerait l'ambiguité du personnage principal (gosse de riche en rupture d'iban, oui c'est bien un jeu de mot), qui se rêve libérateur mais qui carbure surtout au mépris et à l'agressivité tout en ne crachant pas sur la thune que lui rapporte la foule qu'il hypnotise.
Un propos finalement ambigu, donc.

Il n'y a aucun véritable fond, en fait le projet semble se résumer à une grosse envie de faire po-pose en dénonçant la face sombre de l'entertainment et ça se résume à ça: aucun argument, aucune démonstration, aucune vraisemblance. Rien.
Ca n'est jamais drôle, jamais malin, jamais rien.
Bref, un film prétentieux qui a essayé de parler de qq chose et qui s'est pris les pieds dans le tapis de sa totale vacuité.
Gia Coppola réalise et coécrit cette chose. Et franchement vous savez quoi?Et oui vous avez vu juste: elle aurait mieux fait de faire des crêpes.