Pas terrible.
L'idée est séduisante, évidemment, mais le développement est bien trop faible ; les personnages sont peu caractérisés et trop peu exploités, leur évolution est trop facile. Les situations ne vont pas assez loin, la fameuse scène trash par exemple, qui fait polémique dans le film (où l'invitée est harcelée) ne va tellement pas assez loin que je me suis demandé pourquoi les auteurs insistaient tant sur cette scène. C'est dommage parce que ce personnage principal a beaucoup de charme et d'intérêt et son final glaçant avait de quoi bien remuer les spectateurs, mais c'est amené de façon tellement peu construite... Le message prend un peu trop de place aussi, au point de dicter les scènes de façon très mécanique. Le plus triste, c'est peut-être la simplicité du discours, on a l'impression que lorsqu'on a commencé à traiter de ce sujet au cinéma il y a plus de 10 ans, c'était déjà bien plus fort et virulent que ce film si convenu et si sage.
Niveau mise en scène c'est très plat : si on retire tous les effets d'émoticônes et autres pixels, la caméra est assez peu inspirée, le découpage est très plan-plan. Quant aux effets ajoutés, ils ne parasitent pas assez la mise en scène, ça vient juste de temps en temps, et parfois même à des moments malvenus (comme quand le perso principal vomi, pourquoi tout d'un coup utiliser ce genre d'effet?). Les acteurs font le boulot mais Garfield agace uhn peu dans ce rôle de cool guy.
On sent la volonté de créer un personnage vraiment cool et mémorable. Sauf que ni la mise en scène ni le scénario ne laisse le personnage et l'acteur être cools naturellement ; au contraire, on insiste dessus dès sa première apparition, c'est bien trop forcé. La raison pour laquelle "The Dude" est un personnage dont on se souvient encore c'est parce que les frères Coen l'ont laissé s'exprimer tout seul, ils n'ont pas essayé de le rendre cool. Ici au contraire, Gia ne pense qu'à ça, en faire un future meme et fidèle représentant de la pop culture.
Bref, pas terrible, le film n'atteint clairement pas la cheville des ambitions de l'auteur/réalisateur.