Making Off
5.3
Making Off

Film de Cédric Dupuis (2012)

Le DV-Movie nous est constamment servi à toutes les sauces, et par tous les pays, et c'est au tour de la France, bon dernier, de venir parfaire le tableau. Connaissant le pays et sa réputation en matière d'horreur, toutes les raisons étaient bonnes pour que la déception nous attende au bout du tunnel, surtout après l'imbuvable Dead Line (autre micro-production distribuée par Emylia), mais cela c'était sans compter sur le trublion Cédric Dupuis, espèce de génie fou furieux qui s'il ne devient pas dans les années futures une référence du genre, le sera avec ce Making oFF qui est en un mot, génial.
Totalement bis, l'oeuvre s'assume, s'autoparodie en marchant sur les traces de La stratégie de l'échec, tout en se moquant du genre, le roulant dans la boue jusqu'à en extraire le meilleur, mélange de gore (les CGI sont aisément discernables mais la violence des coups de marteau nous les font oublier, tout comme c'était le cas dans le Seed d'Uwe Boll), d'obscène et d'humour absurde omniprésent, à la fois tout public et s'enfonçant très souvent au-delà de certaines frontières qui ne seront pas sans rappeler A Serbian Film. Si un crâne perforé par un pénis vous soulevait le coeur, sachez que vous y aurez de nouveau droit, ainsi qu'aux viols de tout ce qui peut être violé, même Loperie le chat.

Ça parait gras comme ça, mais Dupuis signe des dialogues fins et une mise en scène constamment second degré nous ramenant sans cesse sur Terre et nous rappelant que nous sommes là pour nous fendre la gueule, et non dégueuler, point totalement réussi, puisque pendant la quasi totalité de la bobine le spectateur ne pourra s'empêcher de jubiler, s'esclaffer, voire même se lever et sauter de joie devant un tel moment de bonheur. En plus des incessants traits d'humour, des détails se moquant de la télé US font même leur intrusion, les cigarettes étant pixellisées, tout comme les bières, soulignant l'absurdité des censures télévisuelles, car même occultées, les choses restent tout à fait compréhensibles (d'ailleurs les scènes de sexe le sont tout autant, certaines limites ayant quand même été « fixées »).
Aussi antipathique qu'il puisse être, le personnage créé par Dupuis (interprété par Olivier Bureau) devient une sorte de pote serial-killer très maboule et vite attachant (légèrement sosie de Didier Bourdon, tout comme un des acteurs, Mickael Collart, étonnant sosie de José Garcia), une sorte de Ed Wood qui en a plein le cul d'être entouré de cons. D'ailleurs ça pourrait être ça la morale de l'histoire, les amis sont toujours présents mais lorsqu'il s'agit d'obéir ils ne peuvent pas s'empêcher de faire chier. Monde de merde.
SlashersHouse
9
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le 6 mai 2012

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