La réplique compte moins que l’attitude (Kubrick à Shelley Duval)
Voilà un film relativement anecdotique si ce n’était, à ce que j’ai lu, un des rares films où on voit Kubrick à l’œuvre, ce qui n’est pas rien, un film réalisé ici par la fille du maître, Viviane.
On n’y apprend donc pas grand-chose sur The Shining. On s’inquiète d’ailleurs au début quand ça commence avec Nicholson se lavant les dents…
Puis on voit le grand acteur s’échauffer, faire des bonds et se préparer à incarner Jack Torrance dans la scène de la hache, on voit comment il entre dans le personnage, c’est assez chouette. On le voit aussi à d’autres moments du tournage, malicieux.
On a quelques interviews plus ou moins intéressantes, notamment de Scatman Crothers la larme à l’œil. On voit Kubrick diriger Danny Lloyd ou Shelley Duval, qui semble l’agacer, ce qui ne surprend guère quand on la voit ici. Il lui reproche à juste titre de trop sursauter, ce qui est en effet un de ses défauts dans le film ; elle semble avoir eu des problèmes de santé, mais aussi bien du mal à gérer la tension du tournage, d’autant plus qu’on sait que Kubrick ne ménageait pas ses acteurs, leur faisant parfois refaire des dizaines de fois la même scène. L’actrice reconnaît qu’elle fut un peu jalouse de Nicholson, de l’attention qu’on lui prêtait sur le tournage, mais malgré ce qu’elle a enduré, elle n’en veut pas à Kubrick, elle explique que c’est cette gestion qui permettait de parvenir à un grand film.
Le plus intéressant, c’est quand on voit comment Kubrick est parvenu à l’idée géniale de filmer Torrance par-dessous lorsqu’il est enfermé dans la remise, scène fabuleuse parmi tant d’autres de ce très grand film.
A voir, donc, mais essentiellement par les fans de Kubrick, de Shining ou de Jack Nicholson.