Qu'on se le dise, il y a l'avant et l'après Luc Besson. L'avant se situe dans les années 80 et 90 avec des films poignants, mémorables, soignés, quasi-intemporels. L'après a démarré la décennie lorsqu'il a commencé à écrire et produire des nanars par bouquets sans vraiment se soucier d'une quelconque qualité. Cette attitude a dépeint sur ses autres films, des longs-métrages mineurs qui, malgré le plutôt engagé The Lady, n'ont jamais fait l'effet d'une bombe comme autrefois et, pire encore, sont des produits d'ores et déjà oubliés. Malavita aurait pu changer légèrement la donne mais les habitudes ont la vie dure...


Quand un réalisateur comme Luc Besson réalise une comédie sur des gangsters censément repentis qui n'arrivent pas à échapper à leur passé, c'est intéressant bien que peu ambitieux. En plus, il choisit Robert De Niro pour incarner le père de cette famille mafieuse mise en sous la protection des témoins. L'hommage est indéniable, d'autant plus renforcé par des passages explicites sur Les Affranchis (rappelons que Scorsese est ici producteur exécutif). Mais quand il mélange le tout avec une socialisation ratée franco-américaine, Besson se prend les pieds dans le plat et nous livre son plus mauvais film.


Aucun style, aucun dialogue mémorable, aucune séquence mémorable, des extraits de Gorillaz en guise de B.O. et une mise en scène incroyablement ringarde : Malavita lorgne vers plus vers le supplice que vers le tour de force. Placer le film dans les années 90 est une bonne idée. À condition de ne pas faire demander aux enfants du film des portables. Confronter une famille américaine à la simplicité de la Normandie est rigolo. Faire du petit village un endroit bilingue l'est nettement moins (c'est aux seconds rôles de faire l'effort de parler en anglais, quelle blague).


Pour le reste, c'est de la mauvaise parodie façon Besson : les Français sont hautains, sûrs d'eux et un peu cons, les Américains aiment la malbouffe mais sont toujours au top. On subit donc un choc des cultures niais et facile pendant la première heure et on écarquille un peu plus les mirettes durant la dernière demie-heure pour un affrontement final plus dynamique mais dans l'ensemble, Malavita est un produit américain bâclé et sans saveur, porteur d'un message douteux qui n'arrive tout simplement pas à exister.

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le 12 avr. 2019

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