Quand on vous dit que les femmes sont dures entres elles...

Une fois que l’on se fait à l’idée que l’histoire et même le contexte n’ont plus rien à voir avec le Classique La Belle au bois dormant, il est possible de passer un bon moment. Je dirais même que d’un certain côté, cette suite est plus aboutie que le film précédent. L’histoire est mieux pensée, moins frustrante, en dépit d’une convenance exaspérante. L’action est très prenante, les acteurs sont globalement efficaces, le rythme est soutenu... Bref, c’est un film divertissant.

Les défauts sont pourtant bien là, avec, en premier lieu, une Maléfique épouvantablement gentille, qui n’a absolument plus rien à voir avec la véritable sorcière. À ce niveau-là, ça ressemble davantage à un désaveu complet du studio plutôt qu'une nouvelle lecture du conte. En réalité, Maléfique est décrite comme une maman difficile, avec un caractère de chien, mais qui dans le fond, à un cœur en or. Plus rien à voir donc avec la cruelle sorcière qui jette un sort épouvantable sur un bébé sous prétexte de ne pas avoir été conviée à son baptême. Certains personnages sont très anecdotiques: le corbeau qui se voudrait comique et les trois fées idiotes en tête de liste. Certains détails de l’intrigue semblent avoir été laissé au hasard, ou encore pire, ne s’embarrasse d’aucune facilité, comme le fait que Maléfique devienne la « véritable mère » d’Aurore.

Finalement, Angelina Jolie et Michelle Pfeiffer portent le film à elle toutes seules, avec des interprétations plutôt puissantes étant donné leurs rôles respectifs, pas franchement des plus profonds. En revanche, Elle Fanning et Harris Dickinson, Aurore et le Prince, sont aussi fade dans leurs jeux que leur charisme. Sam Riley, le corbeau, m’énerve (je n’ai pas d’autre argument, mais c’est comme ça).

Non vraiment, ce n’est pas le film de l’année, mais c’est tout de même assez sympathique, grâce à un univers attrayant (même si les effets spéciaux ne sont pas toujours du plus bel effet), une ambiance ensorcelante, et une intrigue qui se tient. Ça passe…