Sorti en 2000, j'avoue que Malena est, malgré le prestige du réalisateur Giuseppe Tornatore, un film que je ne connaissais pas. Il raconte l'éveil à l'amour et au désir d'un adolescent de 13 ans pour une femme plus âgée, jouée par Monica Bellucci, qui fait se retourner les hommes à son passage dans ce petit village italien (fictif), au plus fort de la Guerre.
Bien que j'ai quelques griefs, j'ai au fond aimé cette histoire très italienne, qui aurait pu être tournée dans les années 1960, avec Sophia Loren par exemple. Mais Monica n'est pas Sophia dans son jeu, et j'ose dire qu'elle n'est vraiment là que pour son avantageux physique, et qui en même temps représente un fantasme pour cet ado, Renato, dont il s'imagine la sauver dans ses rêves dans des imitations de films comme des polars, Tarzan, des péplums...
Le film est aussi la naissance du désir sexuel pour lui mais aussi pour ses copains, car on les voit se placer à côté d'elle, juste pour la voir marcher, et ainsi admirer ses formes, et la minute d'après, prendre un chemin en vélo pour la croiser à nouveau. Ou alors Renato qui va voler à cette femme une culotte qu'elle avait étendue, et dont il va masturber en pensant à elle, et il va même jusqu'à dormir avec le sous-vêtement appliqué sur son visage, ce qui va provoquer l'ire du père de famille, qui répudie son fils.
Malena est vue non seulement comme un fantasme pour les hommes, qui se retournent sur son passage, mais comme une menace pour les femmes. Car sa beauté froide représente, pour elles, la peur que leurs maris aillent voir ailleurs, Malena étant une veuve de guerre, et qui vont tout faire, jusqu'à une scène marquante de lynchage, pour la réduire à rien.
Le film reste au fond agréable à voir, avec la musique d'Ennio Morricone, bien qu'on sent que tout le budget du cinéma italien de cette époque est passé dans le film, car niveau décors et reconstitution, il ne manque rien à l'image, à tel point que ça semble parfois trop propre pour être honnête.
Comme je le disais, on sent que le film est fait POUR Monica Bellucci, car par ses habits sombres alors que tout est clair, ou l'inverse, tout est fait pour que le regard soit attiré vers elle, par ailleurs très belle à voir, et dont ses charmes nous sont dévoilés.
J'avoue que Tornatore est un réalisateur que je connais mal, mais dont j'avais beaucoup aimé Cinema Paradiso, qui l'avait consacré, mais ce Malena reste plutôt sympathique sur le fait qu'être jeune, veuve (donc seule), belle ET désirable est considéré comme un crime à cette époque.