Valeur sûre du film d'horreur et plus récemment du gros blockbuster qui tâche, James Wan revient à ses premiers amours pour son dixième long-métrage, un produit horrifique original (jusqu'à ce qu'il devienne une franchise) non pas tiré de son comic book presque éponyme mais bel et bien une histoire inédite où de sombres meurtres sont étroitement liés à une jeune femme fragile dont le lourd passé ne demande qu'à ressurgir.
Véritable déclaration d'amour au cinéma de genre de toutes époques, Malignant brasse autant de thèmes, écume autant de références et s'inspire d'autant de metteurs en scène qu'il peut paraître boursouflé, impersonnel, vain. Mélangeant le slasher, le fantastique, le body horror, le film de possession, le thriller et même le giallo, Wan arrive pourtant à proposer un long-métrage cohérent, intrigant voire fun. Incapable de tenir en place, le réalisateur australien alterne constamment entre proposition fidèle d'un genre et explosion extatique moderne, faisant valdinguer sa caméra et usant de ses effets de style les plus éculés.
Éreintant, labyrinthique et décalé, Malignant demeure toutefois sympathiquement efficace, même lorsqu'on assiste pour la énième fois à une séance d'hypnose, même lorsque notre bad guy du titre s'adonne à de la capoeira façon Vidocq, même lorsque le talent tout relatif des acteurs ne dépasse jamais le niveau d'un bis digne de videoclub. Pour autant, c'est quand même l'éclate dans toute cette pantalonnade aussi bordélique que référentielle, James Wan parvenant par on ne sait quel miracle et tel un Victor Frankenstein à proposer un film d'horreur original à base de morceaux de tout ce qui a été fait dans le genre. « L'important, c'est de kiffer » disait l'autre.