Se méfier du concierge, toujours !
César est un gentil concierge. Toujours avenant, prêt à rendre service et poli. Il connait bien tout le monde dans l'immeuble dans lequel il vit. Mais César il est malheureux. En fait, il le dit lui-même, il est né comme ça. Alors pour être moins malheureux, César s'amuse à rendre les locataires tristes, à s'immiscer dans leur vie et à faire en sorte qu'eux soient moins heureux. Comme ça, il est un peu moins malheureux César.
Balaguero est le fameux bonhomme derrière la saga à la caméra épileptique qu'était Rec. D'ailleurs l'immeuble dans lequel travaille César possède des petites ressemblances à celui du film précédemment cité. Et si Malveillance se veut nettement plus classique dans sa mise en forme, Balaguero nous plonge dans l'univers d'un psychopathe en puissance, d'un Jason ou d'un Freddy espagnol, se cachant derrière un quidam.
Une grande partie de l'histoire nous est racontée par César lui-même, en un flashback sur les événements qui le poussent à avoir envie de se suicider. Si l'introduction ouvre assez bien l'appétit, on peut regretter que Balaguero nous présente trop vite à quel point le personnage est dérangé. D'un point de vue global, il manque de l'audace tant dans la forme que dans le fond.
Même si Balaguero ne sort pas des sentiers battus, il propose au moins une oeuvre qui entraine son spectateur. Nous sommes d'ailleurs bien loin d'un film d'épouvante ou d'horreur. Le cinéaste ne lorgne presque jamais là-dessus, hormis sur l'une ou l'autre scène, mais c'est très rare. C'est plutôt un thriller haletant pour savoir si on va enfin parvenir à arrêter César. La police enquête et on se rapproche de plus en plus de lui.
Tout ce que l'on peut dire, c'est que Balaguero a créé un personnage totalement démoniaque derrière de traits banals. L'homme est un véritable monstre racontant d'ailleurs tous ses exploits à sa mère alitée. On reste quand même bouche bée face à une telle méchanceté, mais toujours contenue dans ce qu'on voit à l'écran. Hormis peut-être dans le sang qui gicle lors du seul meurtre du bonhomme. Mais pas question de voir le viol sur la femme, par exemple, droguée.
Au final, Malveillance est un film plutôt réussi, ne renouvelant certainement pas les codes du genre, mais qui parvient à trouver sa place, grâce à un personnage absolument barré.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Vus en 2013