Malveillance par Elron Finn
Nouveau film de Jaume Balaguero, un des réalisateurs espagnols les plus connus et doués, certainement grâce à sa franchise Rec. Malveillance s'ouvre tranquillement, excepté le tout début du film, sur cette petite vie de gardien d'immeuble que mène César. Et même si tout semble normal, le sentiment que quelque chose cloche et va bientôt arriver s'empare du spectateur. On comprend alors peu à peu les choses, le réalisateur s'attachant bien à ne dévoiler les choses que par brides. Toujours aussi intriguant, la musique va pourtant à contre-courant de l'ambiance sombre et angoissante du long métrage. La première moitié du film est ainsi maîtrisé parfaitement par Balaguero qui sait maintenir une pression de feu et captiver le spectateur. Mais la dernière partie est tout autre, car les choses ont été signifiés et il n'en faudra pas plus pour comprendre la suite des évènements. Le cauchemard commence et force est de dire qu'il est éprouvant et qu'il faut au spectateur un coeur solide pour faire face à toutes les atrocités que mène le protagoniste. Le plus dérangeant étant certainement qu'il soit le personnage principal de cette histoire, et que le peu d'humanité qu'il dégage nous met encore plus mal à l'aise, car c'est loin d'être un héros que nous suivons.
La fin, encore plus horrible qu'on aurait pu l'imaginer, est déchirante et insupportable... Mais force est de constater que Malveillance est une claque cinématographique comme on en voit jamais, d'une noirceur à couper le souffle et d'une maîtrise qui frôle la perfection. Certainement le meilleur film de Jaume Balaguero, plus que jamais un réalisateur à suivre. Respect.