Un des derniers films de l'âge d'or du cinéma espagnol (à mon sens).
Parce que les films espagnols récents que j'ai vus, je les ai trouvé particulièrement mauvais.
Celui-là se présente sous la forme d'un thriller machiavélique à souhaits.
Un gardien d'immeuble, Cesar, souffre d'une pathologie qu'on pourrait qualifier comme l'incapacité à être heureux. Et la tristesse qu'il éprouve constamment, il ne peut la soulager qu'en voyant d'autres personnes être malheureuses.
Bien évidemment, comme la majeure partie des personnes qu'il croise ont le sourire aux lèvres, il va devoir les aider un peu à trouver le malheur dans leurs vies.
Pour ce faire, il dispose de 2 choses : les clefs de tous les appartements de l'immeuble pour y pénétrer la nuit, et une imagination sans limites.
Mais malgré tous ses efforts, l'une des locataires, la charmante Clara, continue à sourire quoiqu'il arrive.
C'est alors que Cesar va redoubler d'efforts pour faire de la vie de Clara un véritable enfer...
Un thriller à la fois classique et original, tourné dans un semi huis-clos, avec des acteurs qui incarnent à la perfection leurs rôles respectifs.
Certaines scènes du film sont remplis d'un suspense insoutenable.
Et le pire, c'est que pendant ces scènes, on en vient à avoir peur, non pas pour les victimes, mais peur que le gardien de l'immeuble ne se fasse attraper.
C'est marrant de voir comme les rôles sont inversés, un peu comme si le spectateur voulait que le gardien d'immeuble réussisse à tout prix la mission qu'il s'est imposé de faire de la vie des autres un enfer.
La dernière fois que j'avais ressenti une émotion similaire, c'était lorsque j'avais vu "C'est arrivé près de chez vous" avec Benoit Poelvoorde.
Un excellent film, machiavélique, retors, vénéneux, diabolique.
Et une conclusion qui en laissera certainement plus d'un pantois.