Bon petit film sur la paranoïa, et en même temps, c'est aussi un film sur un monstre. Le héros est un mec malade qui pour être heureux a besoin (ou du moins croit avoir besoin) de rendre les autres malheureux. Il va donc s'acharner sur les habitants de l'immeuble dont il est le gardien, et notamment sur une jeune femme qui semble respirer la joie de vivre. Jusqu'au boutiste, abouti, le film s'enfonce de plus en plus dans la névrose du héros tout en nous livrant un combat entre la joie de vivre de la jeune femme, et le désir de destruction du héros, effleurant au passage une série de personnage parfois détestable, d'autres fois touchant, qui finiront tous par ressentir l'effet malveillant du héros. Le talent du réalisateur est de nous faire ressentir le besoin de malvaillance de son personnage, en nous faisant prendre une sorte de plaisir sadique à voir cette galerie de personnage ressentir les effets néfastes des actions perverses de son héros. La lenteur de sa mise en place nous permet de plonger bien plus dans l'atmosphère poisseuse du film.