À ce jour, ce dernier inclus, les deux meilleurs films de Marc Fitoussi restent ceux tournés avec Isabelle Huppert, deux comédies savoureuses et pleines de trouvailles qui prenaient du recul sur le monde du travail (Copacabana) et sur la pérennité en amour (La Ritournelle). De la distance il y en a ici beaucoup moins puisque la jeune Anouk (Jeanne Jestin, une révélation, une femme-enfant au visage enfantin et aux attitudes déjà féminines) se trouve plongée dans l’univers du travail à l’occasion d’un stage d’observation que tous les élèves de troisième doivent dorénavant suivre. La description de cette grosse boite d’assurance dont Cyrielle, la mère d’Anouk, est un cadre moyen, semble plutôt hors sol, aussi bien lorsqu’elle donne l’impression d’une frivolité généralisée de papotages et d’absence de réelle activité que lorsqu’elle détaille l’envers moins reluisant du décor (combines diverses) tout aussi peu crédible. Heureusement le film s’anime davantage dans sa deuxième partie et est largement sauvé d’une mollesse consensuelle prévisible par la présence lumineuse, les réparties et la détermination curieuse de l’adolescente au grand cœur. Dans ces temps de surveillance, on voit comme un clin d’œil de la part du cinéaste cette liberté d’Anouk à se promener, espionner et fouiller dans les étages de la société d’assurance et à errer dans un hall d’aéroport sans que quiconque y trouve à redire. La photo est soignée, l’écriture aussi mais l’ensemble manque de percutant et reste ainsi superficiel et sympathique.