Jusqu'à récemment, je ne savais pas, y compris durant ma propre scolarité, qu'il y avait un stage d'observation dans un milieu professionnel à faire durant sa 3eme. J'ai beau avoir redoublé, je ne me souviens pas y avoir eu droit, ce qui stupéfie toujours ceux qui ont connu cette première incursion en entreprise.
C'est ce qui arrive à la petite Anouk, qui va en stage dans la société d'assurances de sa mère, et va découvrir à travers une cliente à qui on refuse l'assurance-vie de son compagnon décédé, qu'il y a quelques magouilles.
Je ne connais le réalisateur, Marc Fitoussi, que par le très sympa Copacabana, mais il signe là quelque chose de très actuel, les arnaques aux assurances, par les combines de ces boites, le tout à travers le regard d'une fille de 14 ans, remarquablement interprétée par cette Jeanne Jestin, qui est une révélation majuscule. Elle a l'âge du rôle, et va découvrir à travers cette veuve menacée de dormir dehors une réalité dont elle ne soupçonnait pas l'existence, et dont elle va découvrir que sa mère n'y est pas étrangère. Mère que joue très bien Emilie Dequenne, et donc la ressemblance avec cette petite Anouk est troublante. On voit l'enfer que doit être ces stages, où elle est au départ consignée au rangement de dossiers, où elle est trainée comme un boulet, allant de service en service, rencontrant un autre jeune stagiaire, mais dont la fraicheur et la spontanéité crève l'écran.
Après, je trouve que le film a un problème de rythme, et aurait gagné à être raccourci, avec justement cette sous-intrigue amoureuse, ou les atermoiements sentimentaux du personnage de Dequenne, mère célibataire, mais Maman a tort reste ancré dans une réalité sociale bien trop présente, et dont cette petite fille va être une sorte de porte-voix.
Il en résulte un film très intéressant, porté par cette formidable découverte qu'est Jeanne Jestin.