Une fois, je me souviens, j'avais forcé une ex à regarder Mamma Mia sur la TNT le jour de son anniversaire... Un souvenir glorieux ! Et là j'ai eu cette pulsion soudaine de renouer avec le Meryl Streep Cinematic Universe et de voir cette suite acclamée...
Donc cette fois (je fais semblant d'avoir des souvenirs du premier) on suit Donna jeune (donc on a moins de Meryl Streep qui devait être occupée sur un autre tournage à tenter de jouer un cerf orphelin de guerre la larme à l’œil) afin de savoir, parce que c'était ô combien important, comment elle a fait pour recueillir dans son précieux calice trois échantillons de foutre provenant d'hommes différents. Un vrai bordel, si j'ose dire.
Et donc à côté de ça on a le présent où Sophie, qui a abusé de l'autobronzant, ne fait que crier "Skye, skye, skye". Si j'ai bien compris c'est une métaphore de son alcoolisme qu'elle tente de vaincre, mais la morale du film est assez ambigüe car à la fin le Skye prend une forme humaine, la fait vomir... et de la faire enfanter... J'avoue que là je n'y croyais pas, c'est un peu gros. Mais je note une profonde volonté de parler de la difficulté du sevrage alcoolique. Force à toi Sophie, tu t'en sortiras !
Mais outre l'alcoolisme le film traite d'autres sujets réellement sérieux comme la lutte des classes. Tous les personnages sont riches et on les voit croiser un pauvre paysan portant un fagot de bois. Un riche ne met pas en pause son bonheur pour aider un humble travailleur pauvre. Il passe à côté de lui en l'ignorant. Le film montre tout ce mépris des ultra riches pour les classes laborieuses. Un vrai film engagé. Transformant Mamma Mia en l'équivalent américain du Cuirassé Potemkine.
Sur la fin le film tente même une approche horrifique du drame politique précédemment exposé jusque là, avec l'apparition d'une véritable momie qui dit être la grand-mère de Sophie. Si je me souviens bien elle était morte dans le film précédent. On a ainsi ici une apologie du transhumanisme montrant comment la technologie et les savoir-faire antiques peuvent permettre à une famille de se réunir, tout en dénonçant l'odieux prix à payer pour cela : le sacrifice de la beauté.
Un film riche, émouvant sur une maladie dont on ne parle pas assez : les gens qui subissent des crises d'épilepsies avec des spasmes désynchronisés dès qu'on fredonne un air de musique. Une tragédie. Un film important et grave !