Après avoir bouclé sa trilogie Batman, la Warner ressort Superman du placard, avec dans l'idée de lui offrir un traitement similaire, Christopher Nolan étant à la production. Un retour à zéro donc, qui souhaite se démarquer de la version emblématique de Richard Donner, qui fut le premier film de super héros moderne.
On notera d'abord un choix intéressant pour l'univers visuel de Krypton, à savoir un mélange de SF et d'heroic fantasy. Les scénaristes ont ensuite cherché à s'éloigner du mythe traditionnel du héros, qui est révélé de manière différente au monde (notamment, le personnage de Clark Kent est pratiquement absent du film), afin de plus le creuser. Cependant, l'intrigue est par moment maladroite, avec des passages un peu rapides et des premières apparitions sans éclat pour Superman. Il y a également un dimension religieuse très prononcée, l'homme d'acier étant comparé au Christ. On n'est plus vraiment dans un film qui dégouline de propagande US (encore que quelques drapeaux étoilés traînent par-ci par-là...), mais dans un film qui met la religion au premier plan, ce qui est parfois discutable.
Néanmoins, la bonne surprise du film est le personnage de Zod, joué par un Michael Shannon très en forme. Loin du dictateur de pacotille de "Superman 2", le général kryptonien a ici une réelle profondeur, avec des rêves et des ambitions pour le bien de son peuple, mais avec la violence pour seule méthode. Enfin, côté action, le film remplit son contrat. Si le début effraie avec un montage épileptique des les bords, le final apocalyptique est réussi, loin des combats kitsch de "Superman 2". Et fort heureusement, Zack Snyder (peut-être bridé par la production ?) laisse au placards ses insupportables ralentis et ses effets tape à l’œil. "Man of Steel" offre donc un nouveau départ de bonne tenue pour Superman.