Il est temps de dire stop ! Je pense que la moyenne des notes de Man Of Steel est tout simplement le reflet d’un manque de recul de la part de beaucoup de personne. Bien sur les avis sont entièrement subjectifs mais je pense que pour se permettre de réellement critiquer un film, un certain recul est nécessaire. Et en lissant de nombreuses critiques je me suis rendu compte qu’il y avait un manque cruel de recherche sur les raisons de pourquoi ça ne me plait pas et beaucoup trop de voilà ce qui me plait pas !
Voilà où je veux en venir, mettre 1 à ce film parce qu’on le trouve trop référencé à Jésus, énervant de mièvrerie ou trop long, prouvent que vous êtes venus au cinéma pour rien parce que ce film est un bijou de technicité. Mettre un 1 est ridicule car techniquement parlant ce film est un petit trésor ! Les 15 premières minutes sur Krypton sont magnifiques. Les premières scènes découlent, tout s’enchaînent facilement. De plus les combats sont d’un réalisme ahurissant, c’est devant ce genre de film qu’on constate la réelle évolution des effets spéciaux depuis quelques années. La pâte de Snyder est bien présente, les plans lents mais beaux foisonnent, les décors des duels sont ultra bien fait, mais le plus remarquable est le travail fait sur ces combats qui sont vraiment frappant.
Mais si on commence par le début, nous pouvons tous dire que nous avons ressenti une certaine déception. Pourquoi ? Car ce film ultra-méga-surmédiatisé a subit un tacle de sa propre tactique commerciale, aujourd’hui les blockbusters n’ont qu’un seul intérêt ; c’est rapporter du fric. Et pour ça ils en font des tonnes quitte à prendre des risques. A la base ce film était ultra attendu mais de là à faire croire qu’on pouvait découvrir un nouveau superman à la hauteur de la magistrale réinterprétation de Batman, c’était dangereux, voilà d’où vient la première déception. Cependant les producteurs ne sont pas cons, ils sont prêts à mettre des millions pour que ce blockbuster soit de qualité. Roulement de tambour, Mr Christopher Nolan coscénariste et producteur bim ! Et d’une ! Deuxième roulement de tambour, Docteur Zack Snyder à la réalisation, on applaudit et le rideau tombe.
Sauf que ce n’est pas aussi simple. Quand tout le monde a lu qui s’occupé de quoi, alors nous avons tous imaginé un superman ultra stylisé dans les images, certes pas autant que 300 mais version comics comme Watchmen, et puis on voulait tous revivre une histoire qui prend aux tripes et ultra réaliste comme les Batman. Seulement même si ces deux héros appartiennent aux DC ils sont diamétralement opposés.
J’ai souvent lu « Mais où Snyder ??? » Bah devant toi benêt ! Non sérieux, un réalisateur doit se réinventer, innover, évoluer, et modifier sa réalisation selon le type de film, et j’ai trouvé ces réactions particulièrement ridicules. Car on ne peut attendre d’un réalisateur qu’il nous ressorte 36 fois le même film sur le plan esthétique, des graphismes et des images car cela voudrait tout simplement dire que ce réalisateur stagne et n’évolue jamais. Et justement ce film m’a prouvé que Zack Snyder pouvait prétendre au statut de grand réalisateur car il s’est réinventé et a adapté son style au genre du film, et je dis à ceux qui n’ont pas regardé l’écran que nombreux sont les plans typiquement Snyderiens. Vous me direz alors « Mais le genre c’est les comics, et avec Watchmen il avait réussi à prendre ce style » ; oui c’’est exact sauf que Mr Snyder devait suivre les ordres de Christopher Nolan qui avec ses Batman se retrouve à l’opposé de Snyder, donnant naissance à nouvel hybride cinématographique pour notre plus grand plaisir. Mix entre comics limite SF propre à Snyder et réalisme brutale et froid caractérisant Nolan.
Pour ce qui est du mièvre, je suis en parti d’accord, mais malheureusement ce trait appartient au personnage depuis toujours. Il a toujours été traité comme ça. Et franchement je trouve que c’est largement supportable. En revanche, je dois avouer que je n’ai pas pu supporter plus de 15 minutes Amy Adams, j’avais rien contre elle avant mais là non, je suis désolé c’était plus supportable de la voir, elle avait l’air tellement niaise. Mais en réalité elle a parfaitement joué le rôle de la journaliste curieuse limite naïve, prête à tout pour ses propres fins et foutre la merde ; en somme une vraie femme journaliste.
Après Superman = Jésus/Dieu, je trouve que ce parallèle ultra présent dans le film, qui a souvent été critiqué, est pour moi totalement légitime. Réfléchissons l’once d’une seconde, un homme en apparence qui vous ressemble mais qui possède des capacités surnaturelles, comme une force sans limite, la capacité de voler, de voir à travers les murs, et de vous brûler avec ses yeux et j’en passe, j’ai un petit doute sur la réaction des gens si ça arrivait vraiment. Le seul problème c’est que ça n’est jamais arrivé donc faut imaginer ou réinventer à partir de choses existantes. Nous pensons alors à Jésus qui, grâce à ses miracles, apparait aux yeux de tous comme un Sauveur. Donc pourquoi Superman ne pourrait être relié à ce Sauveur ? Pareil pour le discours de Mr Kant qui est logique, vous êtes le père d’un fils surhumain, votre principal objectif c’est de le protéger, non ? Je comprends totalement les violentes critiques envers cette vision ultrareligieuse mais encore une fois c’est à relativiser.
On ne peut cependant oublier le réel point fort du film sur le plan scénaristique, qui n’est autre que l’inexistence d’une vision manichéenne dans un film américain traitant le super-héros le plus filmé, le plus réinterprété, et qui plus est, dans un blockbuster. En effet il n’y a pas de méchant et de gentil, enfin si mais c’est plus subtile. On le voit dès le début quand Zod veut prendre le pouvoir sur Krypton car il sait que sa planète va peut-être disparaitre, son coup d’état parait alors légitime. Même Superman hésite quand Zod lui propose de recréer sa planète sur Terre. Jonathan Kant lui dis qu’il aurait peut-être dû laisser mourir le bus d’écoliers. Il doit cacher ses pouvoirs et se cacher lui-même car il a peur d’être rejeter, ce premier film apparait comme le premier épisode Batman, il est initiatique, ils doivent faire leurs preuves, ces deux héros doivent être accepté comme ils sont. Comme Batman begins, ce premier opus sert à la mise en place de personnages centraux, mais moins nombreux, mais surtout par l’explication de tout. Pourquoi il a cette force ? D’où il vient réellement ? Comment Krypton s’est détruite ? Comment il a vécu ? Bref des questions basiques mais existentielles pour la suite.
Bon cependant Man Of Steel souffre de quelques défauts qui sont les nombreux moments de plats, limite chiant, d’une musique ultra répétitif même si elle est bien, il manque la vraie touche de Hans Zimmer que beaucoup attendais. La direction d’acteur m’a l’air pas top du tout, néanmoins Big Mention à Russell Crowe et Kevin Costner que j’ai particulièrement apprécié.
Man of Steel est loin du chef-d’œuvre mais je me suis senti obligé au plus profond de mon âme de cinéphile qu’il fallait intervenir car ça devenait un peu du n’importe quoi. Je pense que les films doivent être traités successivement de manière subjective puis objective. Mais bien sur chacun fait comme il souhaite.
