Man of Steel par pierreAfeu
Avec Nolan dans la tour de contrôle, on pouvait craindre le pire. S'il est en partie évité, Man of steel est quand même bien loin de briller, Zack Snyder ayant semble-t-il oublié qu'il eut, hier encore, un certain talent.
La première demi-heure est insupportable. Du prologue pompier sur Krypton aux premières épreuves du jeune Clark sur Terre, on est plongé en pleine hystérie visuelle. "Il faut que ça bouge" semble être le leitmotiv d'une réalisation de jeux video qui mise tout sur le mouvement : pas un plan fixe, montage d'épileptique en crise, cuivres emphatiques d'un Zimmer fidèle à lui-même. On ne voit rien, on n'entend rien, on veut juste que ça s'arrête.
Si la suite est plus calme [du moins pour un temps], si on se félicite d'un scénario finalement assez limpide, et pas trop bavard [pas très Nolanien en fait], on ne s'intéresse que de très loin à ce qui se passe. Superman est bien mignon avec ses poils sur le torse, mais sa mâchoire démesurée et ses 45 dents ne lui laissent plus beaucoup de place pour exprimer quoi que ce soit. Les deux gamins qui le jouent enfant sont bien meilleurs. Le reste du casting, sorte d'Arche de Noe pour acteurs oubliés, ne parvient pas à nous faire vibrer. Il semble pourtant qu'on ait cherché à élever les personnages au-delà de la caricature, mais ça ne marche pas.
Et puis, il faut que Michael Shannon arrête de jouer les méchants. S'il veut prendre la relève de Christopher Walken, c'est bon. S'il veut flinguer sa carrière, c'est bon aussi.
La dernière partie est quasiment aussi insupportable que la première, en tout cas, terriblement longue. Ça dézingue à tout va, ça fout tous les immeubles par terre, ça explose, ça vole en tous sens, puis ça s'arrête. Mais bordel, est-ce qu'on va au cinéma pour voir 2 heures d'effets numériques ?
Allez, un bon truc : quand le papa de Superman lui raconte l'histoire de Krypton, l'esthétique "mercure nationaliste" est plutôt intéressante. C'est peut-être la seule bonne idée du film.
La 3D, évidemment, ne sert à rien.