Man on Fire, de Tony Scott

Man on Fire est un film sorti en 2004 et c’est une transcription à l’écran du roman « L’Homme de feu d’A.J Quinnell », déjà adapté au cinéma par Elie Chouraqui. Le film a été réalisé par Tony Scott, le frère de Ridley, réputé pour ses films d’action et ses thriller: il a entre autre réalisé Top Gun et True Romance. C’est un polar hardboiled (littéralement « dur à bouillir »), comprenez par là un polar avec un policier (ex-policier dans le cas présent) partisan des méthodes brutales qui n’hésite pas à casser quelques dents pour récolter des information.

Le film nous narre l’histoire de l’ex-flic John Creasy qui est engagé par la famille Ramos pour être le garde du corps de leur fille Pita. Au début froid, Creasy va peu à peu se rapprocher de Pita et développer une vraie amitié pour elle. Mais un jour Pita va se faire enlever et tuer. Creasy va alors jurer de la venger…

Le film est servi par un casting 5 étoiles : le héros John Creasy est joué par Denzel Washington, qui a participé à d’autres films de Tony Scott comme L’Attaque du Métro 123 et USS Alabama mais aussi à des films plus calmes comme Philadelphia. Paul Rayburn, l’ami du héros est incarné par Christopher Walken qu’on ne présente plus et Mickey Rourke (période chirurgie esthétique) interprète l’avocat Jordan Kalfus. Ce casting est donc composé de valeurs sures mais la vraie bonne surprise est la présence l’actrice Dakota Fanning, qui avait 10 ans à la sortie du film, qui interprète Lupita. Vous avez pu voir cette actrice dans La Guerre des Mondes version Spielberg, le film d’animation Coraline réalisé par Henry Selick et… Twilight Chapitre 2, 3, 4 et 5… Il faut bien manger… Elle est vraiment attachante, mignonne et son jeu est selon moi une des plus grandes qualités de ce film.

Le film prend un peu de temps à démarrer et la durée de deux heures vingt est exagérée. Le film aurait gagné à être plus concis car le scénario est un peu trop faible pour sa durée. Néanmoins, cette durée permet de bien développer la relation qui unit Creasy et Pita, qui est un des gros points forts du film. Comme je lai dit avant, les deux acteurs principaux (Washington et Fanning) jouent vraiment bien et les scènes où ils sont ensembles sont souvent touchantes.

Le principal défaut du film vient de son montage. Beaucoup d’effets visuels qui paraissent très cheap sont utilisés, ce qui casse l’immersion. On se croirait devant un clip de techno alors qu’on est devant un polar hardboiled, ce qui met du plomb dans l’aile des séquences dramatiques. Les séquences violentes perdent aussi de leur impact, je veux pour preuve la scène où Creasy coupe les doigts d’un truand rendue comique par le montage épileptique et la chanson « Oye como va » en fond, air joyeux qui m’a rappelé The Big Lebowski. Je n’ai pas pu m’empêcher de sourire pendant cette scène sérieuse. Selon moi, le film aurait gagné à être plus réaliste et crasseux pour coller à l’esprit violent que Scott a voulu insuffler au film.

En conclusion, je ne sais pas si je dois vous recommander ce film. D’un côté, le métrage bénéficie d’excellents acteurs (Denzel Washington, Christopher Walken et surtout la très bonne surprise Dakota Fanning) mais le tout est ruiné par un montage utilisant des effets de clips d’électro. A voir si vous aimez les polar hardboiled ou si vous avez un fétiche sur Denzel Washington mais les autres, je vous conseille de passer votre chemin car il y a d’autre films bien mieux dans le même genre : Dirty Harry, La Soif du Mal d’Orson Welles, A Toute épreuve de John Woo, Chinatown de Roman Polanski…