Je m'attendais à un film dramatique... je ne pensais pas qu'il le serait autant, et me toucherait autant.
Manchester by the Sea, c'est d'abord l'histoire de Lee. Lee habite à Boston, il est gardien et homme à tout faire. On le voit taiseux et solitaire, écorché. On le sent blessé.
Et puis Lee reçoit un coup de téléphone. Il doit revenir à Manchester by the Sea, sa ville natale, son frère Joe est au plus mal. Le temps qu'il revienne et c'est déjà trop tard. Et Manchester by the Sea devient aussi l'histoire de Patrick, le fils de Joe, que ce dernier a confié à Lee dans son testament. Il a tout prévu pour qu'il puisse en devenir le tuteur, jusqu'à avoir financé son déménagement et prévu tout les arrangements. Mais Lee veut-il revenir ? Pourquoi son retour semble chambouler tant de gens ? Qu'a t'il bien pu se passer ?
Je n'en dirais pas plus, cela suffit bien.
L'important, ce n'est pas que l'histoire, enfin, pas que cette histoire. Car la structure narrative du film est fascinante, mêlant le récit présent et de petites pastilles qui viennent éclairer le passé de Lee.
Manchester by the Sea parle de la douleur et du deuil avec une grande justesse et beaucoup de nuances. La lourdeur des personnages est contrebalancée par la douceur de la mise en scène. Certaines scènes, musiques aidant, touchent à la grâce et font de Manchester by the Sea un drame poignant, certes, mais aussi l'un des films les plus beaux que j'ai vu depuis longtemps.