La noirceur règne sur le film de Fleischer. L'exploitation de l'homme par l'homme est le sujet de ce Mandingo. Fleischer réalise un film brutal, dans lequel il fait exploser à la face du spectateur américain cette période glauque. L'air ambiant de ce film est véritablement malsain. L'homme blanc considère l'homme noir comme une bête. Ce n'est même pas une bête, mais une chose faite pour satisfaire tous ses désirs. Une chose qu'il exploite comme main d'œuvre, sexuellement, et dont la vie n'a strictement aucune importance, si ce n'est pécuniaire. Le blanc s'amuse à faire combattre à mort sa chose. Si elle lui ressemble en tout point, sa couleur de peau n'est pas la même. Et si son aspect extérieur diffère, il est normal qu'une âme n'habite pas ces corps. Il était certainement plus facile de croire ce raisonnement simpliste, afin de se cacher derrière pour faire passer toutes les saloperies générés par ces esclavagistes. Le film ne cache rien de la dureté de cette époque, c'est un véritable chemin de croix que vivent les esclaves. Chaque jour il faut se battre pour survivre. Les humiliations sont quotidiennes, les corps sont traités comme de la simple marchandise. D'ailleurs ces scènes n'ont pas dues être simple à tourner pour les acteurs qui sont souvent nus. Lors d'une vente un marchand fait retirer le pantalon d'un esclave pour lui inspecter l'anus. On se demande bien pour qui la scène à été la plus humiliante à tourner, entre celui qui se baisse et celui qui regarde. L'image du film est comme le reste d'une noirceur absolue. Cela intensifie en peu plus l'horreur montrée de ce temps ordurier.