L'art de l'apât de la pâte...
Le casting était aguichant, le titre accrocheur. Alors comme j'ai vu de la lumière, je suis entré. 160 interminables minutes de souffrance cinématographique, mâtinées de sévères carences scénaristiques; bref, la nausée dramaturgique y disputât longtemps à la diarrhée visuelle pour finalement accoucher d'un long, long dimanche d'atermoiements sans lendemain.
A la lecture du titre, je m'étais imaginé un récit d'apprentissage féminin et contemporain. Au visionnage de la bande-annonce, j'avais espéré un beau moment de cinéma. Au supplice du long-métrage, j'ai compris bien trop tard que ni Julia, ni Javier, ni même ma compassion cinéphile ne viendraient soulager la médiocrité de ce sordide itinéraire d'une Etats-Unienne paumée.
Le contenu visuel de cette triste autobiographie est coincé entre "La cuisine des mousquetaires", "Bon appétit bien sûr", et "Masterchef". La richesse narrative, elle, louvoie dangereusement du côté du "Petit Fûté", du "Guide du Michelin", et de "La philosophie existentialiste pour les nuls". Alors évidemment, le produit cinématographique, lui, ère douloureusement entre "Bridget Jones" et "Sept ans au Tibet", pas loin de "Toutes les filles sont folles" et "The Love Guru".
Dans cette mélasse informe mais colorée, on peut remercier Richard Jenkins pour une prestation solide de cynique meurtri, car il a le mérite de jouer son rôle avec une justesse des plus rafraîchissante. Et ce n'était pas tâche aisé au milieu des énièmes larmes de Julia Roberts et des clichés sur l'Inde des bas-quartiers dont ce navet regorge jusqu'à l'épuisement oculaire. Heureusement que les films ont une durée limitée, sinon les plans très rapprochés des feuilles de basilic sur une nappe de bolognaise auraient pu se transformer en plans-séquence...