J'ai apprécié le propos du film (j'ignore si c'est exactement le même que le livre vu que je n'ai pas lu celui-ci) : le questionnement sur soi, sur le sens de sa vie et sur sa relation aux autres (amis et amants/maris/petits copains). Dans nos sociétés occidentales, ce sont des questionnements qui nous tombent dessus un jour ou l'autre, comme le souligne l'amie de l'héroïne (je ne me souviens plus de son nom) : les gens font leur petite vie pépère puis un jour se réveillent, changent 2-3 choses et continuent d'avancer. Justement, à l'heure actuelle, changer 2-3 choses se fait beaucoup par la biais des voyages, surtout concernant les jeunes adultes qui s'offrent de plus en plus quelques mois/ un an à l'autre bout du monde pour se changer les idées/découvrir d'autres expériences AVANT de s'engager dans une vie adulte à plein temps (enfants, maison, vie de famille, etc.) Le film est donc intéressant sur ce sujet, mais il n'a rien d'exceptionnel si ce n'est que l'héroïne est plus âgée et qu'il lui pèse le poids d'un divorce douloureux (une vision un peu éculée du concept selon moi : un divorce serait-il plus réellement douleureux qu'une séparation ? On peut savoir sur quoi se base concrètement les scénaristes pour établir cela? Oh mais oui... Dieu ! Rompre un pacte fait devant Dieu a forcément plus de poids que rompre une relation impie... Merci au film pour cette vision datant du siècle dernier).
Le film est donc divisé en 3 parties : "Manger à Rome" (inondations d'images de bouffe digne d'Instagram et quelques clichés sur l'Italie par la même occasion - la scène où ils miment les italiens en train de parler tient vraiment de la moquerie plus que de l'intérêt culturel), "Prier en Inde" (où Julia Roberts assiste au mariage forcé de son amie de 17 ans sans, on dirait, s'émouvoir plus que ça et au contraire passer son temps à s'apitoyer sur son mariage raté) et "Aimer à Bali" (où elle rencontre l'amour dans un stupide accident, en mode "oh mon dieu ma princesse, je vous ai blessée sans faire exprès, laissez-moi vous aimer pour réparer cela")... Cet équilibre créé par ces trois points me laisse un peu perplexe... Mouais. L'idée est bonne, mais ça manque un peu de fond et surtout le personnage de Julia Roberts manque de profondeur : tout le long du film elle reste focalisée sur ses problèmes personnels (excepté quand elle demande de l'argent à ses amis pour aider la soigneuse à Bali) et elle n'est confrontée à rien de grave en soi. Bref, Julia est terriblement normale, dans une histoire normale qu'on nous vend comme une aventure intérieure et exotique extraordinaire. Bon fond, bonne idée de départ, mais mauvaise forme.