C'est l'histoire d'un comptable introverti et presque puceau (Ewan McGregor) qui va se faire piéger par un tombeur grande classe et hyper salaud (Hugh Jackman, co-producteur du film) et qui va se battre pour les beaux yeux de la vamp trouble (Michelle Williams), devenant à son tour le piégeur, obtenant sa vengeance et gagnant le cœur de la blonde.
En disant ça j'ai l'air de raconter tout le film : en réalité ce pitch pourrait s'appliquer à des dizaines d'autres films.
Non seulement Manipulation donne l'impression qu'on a déjà vu cette histoire cent fois, mais en plus il fait partie de ces films qui prennent le spectateur pour un con. Ainsi, les indices prévenant que Hugh Jackman n'est pas celui qu'il prétend être tombent dès les premières minutes aussi gros que des éléphants ; quant à l'avant-dernier plan sur
la flic qui comprend que c'est le cadavre du concierge et non celui de McGregor qu'on a retrouvé une demi-heure plus tôt
, il m'a carrément donné envie de me retourner vers la salle et de demander aux autres spectateurs : "Rassurez-moi, on l'avait tous compris depuis un bail, n'est-ce pas ?!".
Je déteste me sentir con devant un film, mais je l'accepte quand le scénario ou la profondeur intellectuelle du film me dépassent (auquel cas je me dis : "Je n'ai pas tous les outils pour comprendre, il me manque des références, une culture... ok, admettons") : quand c'est le film qui est plus con que moi et qu'en plus il m'explique les choses (en gros, un film qui se la raconte sans avoir les épaules pour), c'est carrément rageant.
J'ai donc quitté la salle passablement irrité et c'est dommage car ça partait plutôt pas mal : la rencontre entre Jackman et McGregor au tout début du film est sympa et donne une scène de fumage de cône assez marrante, voir le personnage de McGregor faire ses premiers pas dans le monde secret et codifié du libertinage est plutôt réjouissant, et Michelle Williams et Maggie Q sont superbes.
Malheureusement, pas de quoi sauver un film qui s'enfonce ensuite dans un scénario ultra déjà-vu et tellement prévisible que les explications appuyées des différents twists apparaissent comme des insultes à l'intelligence du spectateur, qui en a vu d'autres, et des mieux.