Tu t'abreuves jusqu'à plus soif de l'un de mes films favoris du cinéma français (Le Manon des sources version Pagnol). Tu t'imprègnes abondamment de cette histoire limpide dans laquelle tout coule de source.
Tu t'épargnes la difficulté de mêler la comédie à ce terrible drame comme avait su le faire Pagnol, avec d'ailleurs tant de virtuosité et de fluidité que son film se trouve maintenant placé à des hauteurs infranchissables, tout la haut parmi les neiges éternelles. Comme ton humilité n'a d'égal que ton réalisme, tu as bien pris conscience d'une difficulté qui serait bien trop gigantesque pour toi à vouloir chalenger le grand sourcier, et décide donc de te contenter de transcrire la puissance dramatique de cette oeuvre sans prendre le risque de la troubler d'une recherche d'effets comiques qui aurait probablement provoqué un vulgaire précipité vaseux.
Tu t'attaches les services d'un ban d'acteurs de génie sur le haut de la vague (Auteuil – Montand – Depardieu..) que tu places dans de magnifiques écrins occitans merveilleusement restitués tant et si bien qu'ils s'y sentent comme des poissons dans l'eau. Tu creuses les détails, et parviens ainsi à faire jaillir parmi tant d'arides pellicules une tragédie pure et parfaite. Ouai, Bravo Claude Berry, tout le monde ne pourra retenir ses larmes..