MMM… un « Marvel » Malais Musulman

Ce film est-il malais ou malaisien ? La question me taraudait. Malaisien renvoie à une appartenance nationale, Mantera l’est assurément. Malais ajoute une filiation ethnique et religieuse, l’article 160 de la Constitution stipule : est malais « une personne qui pratique la religion de l’islam, qui parle le malais, qui se conforme aux coutumes malaises et qui a des origines au sein de la Fédération de Malaisie ou Singapour avant l’Indépendance du 31 août 1957, ou bien qui est l’enfant d’au moins un parent né au sein de la population appartenant à l’époque à la Fédération de Malaisie. » Il serait donc malais et joué par des Malaisiens.


Mantera est une petite pépite cinématographique qui illustre tout à la fois le dynamisme de l’impérialisme américain et la résistance du sud-est asiatique à ce dernier. C’est l’alliance inattendue de Marvel, Bollywood et d’un islam soft. Le pitch mêle avec bonheur un gant truffé de nano-technologies type Transformers, une moto super cool et une armure digne d’Iron Man. Le tout est confié à Azman (Tomok Shah Indrawan), un jeune étudiant timide, maladroit et cousin malaisien de notre Peter Parker. La suite est plus complexe.


Le gant est l’unique prototype du programme Mantera (Man Transformable Exo Robotic Armour). Il est dérobé et tombe dans les mains maladroites et stupéfaites d’Azman, qui récupère la moto en kit par colis postal. Une fois enfilé, le premier a le pouvoir de transformer la seconde en cuirasse robotique. La compagnie lésée est furieuse et prête à tout pour récupérer ses biens... L’Alliance de lumière (les gentils) et la Légion noire (les méchants) entrent en jeu. Les odieux sont manifestement occidentaux, avides de pouvoir, de technologies guerrières et d’argent. Plus sereins, les gracieux lumineux disposent d’une super base secrète dans un pays du Golfe et reçoivent leurs invités sous une tente bédouine. Ils luttent depuis des siècles contre les hostiles, guidés par un maitre prophétique, d’ailleurs : « Mantera existe depuis des milliers d’années, et certains l’appellent Dieu ». Va comprendre ! Étant ni malais, ni malaisien, le sens de certains dialogues, de mimiques et des nombreuses ellipses a pu m’échapper. Les effets spéciaux arborent un aspect vintage sympathique, correspondant à ceux de nos blockbusters des années 2000.


Je ne m’infligerai pas la suite, annoncée explicitement, mais ne regrette pas ce périple en terre malaisienne.

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le 27 juin 2016

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Step de Boisse

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