A voir les critiques dithyrambiques sur le film, le prix d'interprétation pour Julianne Moore à Cannes, je me dis que j'ai dû passer à côté, surement contrarié par un RER qui a mis 55 minutes au lieu des 35 prévues, ne me permettant pas de faire un tour chez Laura Todd et de remplir mon estomac de ses délicieux cookies, me contentant de Maltesers pris directement à l'entrée de l'UGC, vu que j'ai débarqué à 18h10 pour la séance de 18h.

Enfin bref, l'histoire a de faux-airs de l'excellent "Mulholland Drive", une jeune femme énigmatique débarque à Los Angeles, mais le parallèle s’arrête là. David Cronenberg devient banal et tente de provoquer en nous montrant le côté pas très glamour des stars hollywoodiennes, par le biais d'un enfant star qui sort de désintoxication, d'une actrice instable psychologiquement, hantée par le souvenir de son actrice de mère et de cette jeune femme qui ne semble aussi pas très bien dans sa tête.
Dans un monde ou la provocation et le vulgaire sont devenus banals, le film n'atteint jamais son but, pire même il est plat, tout comme le jeu des acteurs qui n'offre aucune émotion, ça tourne dans le vide. Julianne Moore en fait des tonnes et frôle le ridicule, les scènes sont gênantes et elle touche le fond assise sur ses toilettes, tout en conversant avec la catastrophique Mia Wasikowska. Autant j'adore Julianne Moore et je lui pardonne sa pitoyable prestation autant je ne supporte pas Mia Wasikowska, déjà navrante dans le décevant "Stocker", elle m'insupporte avec son air de petite fille lisse mais folle. Evan Bird fait ses débuts sur grand écran, déjà vu dans l'excellente série "The Killing", il s'en sort plutôt bien dans ce rôle d'enfant star, il a des faux airs de Frankie Muniz, autre tête claque devenu star trop jeune. John Cusack et Olivia Williams sont les parents de ces deux enfants, ils sont tout aussi dérangés, le premier tient à peine la route, alors que la seconde est désastreuse, elle est bien névrosée. Seul Robert Pattinson s'en sort bien, il faut dire qu'il semble normal comparait aux autres, cela lui permet d'être sobre et ne pas sombrer dans l'excès de ses camarades de jeu.
Au final, Hollywood est rempli de personnes dérangées psychologiquement, c'est un hôpital psychiatrique grandeur nature, qui enrichit les industries pharmaceutiques, les dealers et les thérapeutes. Un monde de dépravé, rendu fou par l'argent et le succès, copulant même entre frères et sœurs, il n'y a aucune limite et David Cronenberg nous montre cela sans conviction, se voulant faussement provocateur et manquant de causticité, flirtant avec le cinéma glauque de Larry Clark.

Depuis les années 90, David Cronenberg déçoit régulièrement, tel une rock-star qui s'embourgeoise avec le succès, ses propos manquent de mordant, son cinéma est devenu inoffensif. Certes, il a parfois des moments de génies mais manque de constance, il a laissé son talent dans les années 80, il est devenu un réalisateur quelconque qui garde encore son aura de sa grande période de créativité mais c'est devenu un faiseur sans saveur.
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le 25 mai 2014

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Laurent Doe

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