Le progressisme du propos est tout à fait louable, le jeu de Javier Bardem (souvent trop charismatique à mon goût) est juste, et évite de porter ombrage à ses partenaires, le cinéaste a un savoir faire romanesque évident (précision et efficacité du découpage, condensation ponctuelle de la narration par fondus enchainés successifs rapides, représentation visuelle des fantasmes spectaculaire et émouvante). La charge anti-catholique que Ramon fait tomber sur le prête à distance, l'un dans son lit au 1er et l'autre en chaise roulante sur le palier, est assez comique faut l'avouer ("L'Eglise entretient l'idée de la peur de la mort car elle sait qu'elle perdrait des clients si les gens n'avait plus peur" !) Mais ce type de film mélodramatique à la mécanique digeste et bien huilée m'ennuie profondément, pas étonnant qu'il ait séduit les Oscars et les Golden Globes. Ca manque de rugosité, de vraie passion (on est loin d'un Lars von Trier !). Et puis des facilités approximatives au scénario m'ont un peu agacé (l'attachement instantané de Rosa pour Ramon qui lui sort d'emblée "Aucun homme ne m'a jamais traité aussi bien que toi" - à moins qu'une ellipse temporelle m'ait échappé, et plus loin au cours du procès, la confusion totale entre religion et métaphysique comme axe de réflexion déontologique concernant l'euthanasie...).
Pas ma came.