La Plage a des yeux aurait été un titre plus honnête pour ce Marae qui mixe sans aucune originalité le scénario du remake d'Alexandre Aja (La Colline a des yeux, la version où les timbrés cannibales sont des personnes irradiées par les essais nucléaires, et pas des consanguins comme chez Wes Craven) avec un album de Martine à la plage. On a donc une bande de jeunes surfeurs qui veulent se faire des rouleaux, mais vont finir en rouleaux (de printemps, ou plutôt "d'été"), puisque très rapidement ils tombent sur les
habitants de cette île polynésienne qui ont été soumis à des essais nucléaires français (cocorico) et ne sont pas contre des sacrifices de touristes pour réparer l'affront.
Maraé est le film typiquement "aussitôt vu, aussitôt oublié", tant il pompe dans tous les ressorts éculés du teenage-horror (les personnages sont caricaturaux, crient tout le temps, courent partout, et ne prennent jamais une décision censée), tant il met en hors-champs ou dans le noir quasi-total ses scènes d'horreur (on ne voit rien), tant il termine brusquement (qu'arrive-t-il à la
survivante, avec les hommes en tenue blanche à la fin ?
), tant il est d'un manichéisme affligeant (ouh les vilains sauvages, qui lancent des cris d'animaux, sont habillés avec des masques à gaz mal mis - on doute franchement que cela soit pratique pour pagayer, mais bon, le film tient à ce que les masques soient mis, pour souligner la bestialité et l'idiotie des sauvages -), bref, Maraé ne vaut pas le coup d’œil. Tournez-vous plutôt vers les films de Craven, Aja ou même l'album de Martine à la plage (ça reste plus divertissant).