Actrice majeure, et splendide, du cinéma italien, Jasmine Trinca passe à son tour derrière la caméra et prolonge son premier court-métrage avec Marcel ! Le film est très personnel, en grande partie autobiographique, et se révèle très travaillé du point de vue de la mise en scène, avec une tendance au baroque très marquée. Si le style est là, le récit en lui-même est largement moins maîtrisé, avec son chapitrage un brin prétentieux et inutile et un enchaînement de scènes très inégales. Patience il faut avoir car le meilleur est pour la dernière partie du film avec cette relation mère/fille complexe, due au caractère imprévisible et égocentrique de la première, plus proche de son cher ami canin (le dénommé Marcel) que de sa propre famille. Jasmine rend un hommage appuyé aux artistes de rue et à la pantomime dans des scènes qui ont cependant du mal à s'intégrer avec l'univers plus sombre de la fillette. La réalisatrice se révèle en tous cas douée pour la direction d'actrices (les hommes ne jouent qu'un rôle anecdotique) avec une Alba Rohrwacher toujours au taquet et la très jeune Maayane Conti, dont le regard intense est au centre du film. Poésie, fantaisie, absurde, mélancolie : Marcel ! se décline sur une palette variée et stimulante, peut-être manque t-il simplement au long-métrage un découpage plus serré et davantage de cohérence et de rigueur dans son développement narratif.

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le 29 juil. 2022

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