A travers l’histoire de Margarethe [la référence à Marguerite, personnage de la pièce « Faust » (1808) de Goethe (1749-1832) est tirée par les cheveux], jeune punk contestataire internée en hôpital psychiatrique à Leipzig en 1989, après avoir mis le feu à une église après un concert, le film a surtout un intérêt historique (le réalisateur, né à Munich, est franco-allemand) en évoquant, sous forme d’animation (coloration aux feutres, en collaboration avec Marie LARRIVÉ), la fin de la République Démocratique Allemande (R.D.A.) un mois avant la chute du mur de Berlin, en insistant sur l’omniprésence de la Stasi (ministère de la sécurité d’état), service de police politique, de renseignement, d’espionnage et de contre-espionnage de la R.D.A. : l’amant de Margarethe, Heinrich, punk également, est néanmoins un agent de la Stasi, bien loin de Faust qui a signé un pacte avec Méphistophélès, même si la Stasi est diabolique. On retrouve le même thème dans un autre film d’animation, plus conventionnel mais plus intéressant, « Fritzi » (2021) des Allemands Matthias Bruhn et Ralf Kukula, les mêmes événements étant vus par une adolescente.