Nous sommes à la veille d'un krach boursier, et même si la fameuse "crise des subprimes" n'est jamais mentionnée dans le film, et moins encore la banque "Goldman Sachs", il semble bien que c'est de ce genre de ricains qu'il s'agit là...


Qu'il s'agit là d'une énième crise libérale où comme d'hab ce sont les petites gens qui payent, et les traders après leurs patrons qui se gavent, mais bon, paraît que c'est normal, que c'est le cycle de la vie, et que c'est pour notre bien à tous... Enfin à tous ceux qui ne jurent que par les biens on va dire, parce que j'ose espérer qu'il y a des exceptions...


Et il faut bien dire que Margin Call a le grand mérite - entre autres - de ne jamais tomber dans le manichéisme, en ne se contentant pas de seulement guillotiner du trader mais en fustigeant aussi le consommateur moyen adepte du tout crédit. D'ailleurs, même les (ex-)employés de cette boîte ne sont pas tous aussi horribles et cyniques que ça... Enfin presque pas...


Parce que globalement, dans le film de J.C. Chandor, on préfère son chien à l'humanité, le pognon à la construction de ponts, et tout ce qui compte pour les nouvelles recrues pré-pubères c'est "à ton avis combien il gagne lui ?". Mais il y aussi de la fidélité pour certains, de la droiture pour d'autres... Même si la caillasse a toujours le dernier mot...


Le récit quant à lui s'avère passionnant, et certaines répliques d'une justesse effarante. Mais la plus grande force du film c'est d'être extrêmement pédagogique, afin que le spectateur lambda puisse saisir la substantifique moelle des rouages de la finance, malgré sa grande complexité.


Après, il y a quelques longueurs çà et là, ce n'est pas bien spectaculaire évidemment, et la réalisation n'a rien d'exceptionnel - quoique l'atmosphère de cette nuit New-Yorkaise soit particulièrement bien retranscrite : un peu vaporeuse, extatique, elle ressemble un peu à celle du Tokyo de Lost in Translation...


En revanche, j'ai trouvé le final relativement décevant, comme si le réalisateur n'avait pas trop su comment conclure son film. Ceci dit, Margin Call possède suffisamment d'atouts (comme ses acteurs par exemple) pour en faire un film plus qu'agréable et instructif.

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le 28 sept. 2015

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RimbaudWarrior

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