Voix de garage
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Bon sang, je dois être maso pour être allée voir ce film. A peine Marguerite avait-elle lancé ses premières notes que j’ai failli m’enfuir. Film à déconseiller aux amateurs d’opéra ! Orson Welles, dans son Citizen kane, avait été plus respectueux des oreilles de ses spectateurs. Mais le moyen de faire autrement puisque, justement, c’est le sujet du film ? Peut-être que les salles de cinéma devraient distribuer des bouchons d’oreille comme le fait le majordome à la domesticité de Madame…
Bref, Marguerite, vous le savez, chante faux et, elle, elle ne le sait pas. Elle est totalement sincère, aime les belles voix et les beaux airs. Vous connaissez déjà l’argument du film grâce aux nombreuses critiques, je ne reviendrai pas là-dessus. Catherine Frot est magistrale, c’est un fait indéniable. Le jeune critique peut faire penser à Cocteau, dans sa mise, ses amitiés et ses penchants vers les plaisirs interdits. Tous les personnages qui gravitent autour de la Castafiore sont intéressants mais ne semblent exister que par sa présence, ils manquent un peu de profondeur. Malgré tout, Madelbos, le majordome est glaçant. Amoureux de l’image que s’est construite Marguerite, il va au bout de sa mise en scène. Il met en scène les rêves de la baronne, les capture et entend la maintenir prisonnière. Elle ne peut pas, et ne doit pas, lui échapper.
Et elle ne lui échappera pas…
Le mari, lui, ne comprend pas et déteste l’image où elle se complaît. Mais il aime celle qui est derrière cette image.
Quand il comprend enfin que l’une et l’autre sont intimement liées et qu’il ne faut pas tenter de les séparer, il sera trop tard…
Quand Marguerite ne chante pas, la bande son du film est un grand plaisir !
Pour finir, le titre de ma critique est un hommage à mon grand-père, grand amateur d’opéra, qui chantait terriblement faux, le savait et en riait.
Créée
le 1 oct. 2015
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