Envie de voir une comédie romantique pas tarte ni speed ni même creuse ? Voilà une idée pour un moment de détente qui ne manque pas de charme. Pourtant, je suis frileuse sur le genre. Il en faut pour maintenir mon intérêt dans ces histoires de réalisation de soi, de rencontre rafraîchissante, de crise de la quarantaine à la fois poétique et stimulante... en général, ça s'écrase comme un pauvre soufflé tombé du moule. Ici, le charme opère, beaucoup grâce à l'interprétation des comédiens, il faut l'avouer, mais l'histoire ne cherche pas à asséner; elle prend le temps de développer ce qu'il faut, et juste ce qu'il faut, sans s'appesantir outre mesure sur les tergiversations ou les mélodrames larvés. Autant de bons points. Et elle advient dans un environnement étonnant, assez peu évoqué dans les fictions : une école des Beaux-Arts, où les étudiants posent sur le monde un regard décalé, où un seau ne sert jamais à transporter de l'eau. Avantage collatéral : je ne regrette plus du tout de ne pas être passée par ces salles livrées à la déglingue créative ! Par contre, les personnages, un peu largués mais franchement sympathiques (parce qu'authentiquement gentils), y puisent de quoi secouer leurs routines et leurs certitudes, afin de sortir de vies qui semblaient enlisées. Je n'en dis pas plus pour vous laisser découvrir la fin et profiter de ces moments tendres de glissements contrôlés...