Unité de temps, unité de lieu : le coupable est dans la pièce et de cette pièce, nous n'en sortirons pas jusqu'au coup de théâtre final.
Quelques années après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, "Marie-Octobre", subtilement interprétée par Danielle Darrieux, réunit - dans un manoir cossu - les membres du réseau de résistance Vaillance, dont elle était l'égérie.
La joie des retrouvailles fait vite place aux règlements de comptes quand elle annonce aux membres du réseau que l'assassinat de leur chef par les allemands lors d'une réunion secrète n'était pas le fruit du hasard mais d'une trahison de l'un d'entre eux...
La fine fleur du cinéma français de l'époque - Lino Ventura, Bernard Blier, Paul Frankeur, Serge Reggiani, Paul Meurisse... - est réunie pour donner vie aux joutes verbales qui vont se succéder.
Plongée dans les souvenirs de la résistance, reconstitution de la soirée fatidique, argumentaire à charge et à décharge : tout est réglé au millimètre et le suspense et la tension ne faiblissent pas une seconde.
Dans ce genre d'exercice, Hitchcock est toujours cité en exemple mais sur cette tentative, Duvivier réussit un coup de maître absolu...