J'ai pris un tout petit peu d'avance sur Arte, qui va le rediffuser en hommage à la grande Danielle Darrieux, en deuxième partie de soirée Jeudi. (et je déteste les deuxièmes parties de soirée... ^^), en le revisionnant ce soir. Avant de passer à la critique en elle-même, on pourra aussi signaler, plus sérieusement, que j'approuve totalement ce choix d'Arte comme film, d'ailleurs, qui est une sublime façon de couper court aux accusations de collabo à son encontre car après tout pour paraphraser une réplique de ce film dont je me souviens à moitié, "quel Français n'a pas eu a affaire avec l'Occupant pendant l'Occupation?" Malgré des caractères personnels ambigus pour certains, ce film est quand même très pro-Résistance, ce qui n'est pas une surprise, ni un reproche vu l'époque... mais ça m'étonnerait fortement de son implication de ce projet, autrement (comprendre s'il avait été collabo, ce que je ne crois pas, ne serait-ce que pour lui laisser le bénéfice du doute et parce que je crois sa défense sincère)
Bref, toujours est-il qu'à la première vision, je l'avais déjà bien aimé : pour rappel, je lui avait mis un 9 puis même un 9 cœur, récemment, et bien après l'avoir revu, je ne pensais pas me prendre un claque aussi magistrale.
Le huis clos est ce genre d'exercice périlleux qu'on aime ou qu'on déteste, en général. Et, pourtant, pourtant... il est ici maîtrisé par le casting, Danielle Darrieux en tête qui garde tout de son sang froid jusqu'à une grandiose scène finale (mais sans surprise, malheureusement) mais où elle reste assez relativement ambiguë sur ses motifs, et par le réalisateur, également. Toujours mon préféré, jusque à maintenant dans la filmo aussi bien de Duvivier que de Danielle Darrieux, avec ses rebondissements multiples, son ambiance à la Dix Petits Négres version française (11 dans le cas présent); ses personnages qui ont individuellement autant à se reprocher les uns que les autres, plus ou moins ou à tous le moins avaient tous un mobile, et qui en groupe sont, cependant, "glorifiés", les interprétations sans faille du casting. De la pure merveille et une belle leçon de cinéma surprenante (sauf peut-être pour le rebondissement final), qui nous prend vraiment au jeu et nous piège habilement avec les fausses pistes.