Huis Clos et Révélations
𝑀𝑎𝑟𝑖𝑒-𝑂𝑐𝑡𝑜𝑏𝑟𝑒 de Julien Duvivier transcende l’exercice classique du huis clos pour se transformer en une étude fascinante de la trahison et de la paranoïa. Dans l’atmosphère feutrée d’un...
Par
le 20 sept. 2024
39 j'aime
Le site est de retour en ligne. Cependant, nous effectuons encore des tests et il est possible que le site soit instable durant les prochaines heures. 🙏
Il y a certains jours où j’ai l’envie irrépressible de me plonger dans un bon vieux film français d’une époque où ça ressemblait encore à quelque chose, où les acteurs savaient jouer, les cinéastes filmer, les dialogues tomber juste et ou on avait encore l’impression que l’histoire était indispensable à l’œuvre.
Alors, ça tombait bien parce que je me suis trouvé un Duvivier il y a peu, un des plus grands réalisateurs français, et c’est dialogué par Henri Jeanson, le meilleur de sa catégorie et on retrouve au générique Lino Ventura, Paul Meurisse, Bernard Blier, Noël Roquevert, Danielle Darrieux, Robert Dalban, Serge Reggiani et Jeanne Fusier-Gir… Ca commence à ressembler à quelque chose…
Le principe est assez chouette, c’est un huis-clos qui s’assume parfaitement, sorte de whodunnit qui se concentrerait uniquement sur la partie finale, vous savez, quand tous les protagonistes sont rassemblés dans la bibliothèque du château et qu’il va s’agir de dévoiler le nom du coupable…
Le prétexte, ici, est une vieille trahison qui date de la Résistance, on retrouve quinze ans plus tard tous les membres d’un réseau qui s’est effondré alors suite à la mort de leur chef charismatique dénoncé probablement par l’un de ces 9 hommes et 2 femmes qui ont bien changés depuis… Ancien catcheur devenu patron de boîte à strip-tease, médecin, boucher, avocat renommé, modiste, contrôleur des impôts, prêtre, plombier, imprimeur industriel… Qui a fait le coup ? Cela a-t-il un sens de se poser la question en temps de paix, si longtemps après les faits ?
Marie-Octobre, ancienne égérie du groupe veut venger cet homme qu’elle a probablement trop aimé alors et c’est un jeu mortel du chat et de la souris qui commence dans une soirée qui changera à jamais la vie de ses protagonistes.
11 hommes (et femmes) en colère, c’est plutôt réjouissant comme point de départ, surtout que Duvivier ne fait l’économie d’aucune question tant factuelle que morale et parsème dedans un temps un peu de subtilité dans ce qui prend tout de même un aspect un peu manichéen par trop souvent…
C’est souvent un peu lourdingue les retours sur la Résistance, les rancunes qui persistent, le passé idéalisé… Surtout qu’on a parfois surtout l’impression d’assister à la mise en œuvre concertée d’un assassinat par des types qui ont la fâcheuse habitude de se donner par avance la meilleure conscience du monde…
A un moment donné, les multiples rebondissements se font plus grossiers, les maladresses de scénario plus criante, surtout qu’on a connu Jeanson beaucoup plus percutant qu’ici..
Heureusement, les acteurs sont parfaits, c’est un vrai petit régal, l’impression confirmé qu’avec un peu de métier devant et derrière la caméra, on arrive à sauver jusqu’à l’indéfendable, et c’est franchement distrayant comme jeu de massacre.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Top 15 Films à Huis Clos, Top 15 Films avec Bernard Blier, Top 15 Films avec Gaston Paul Barré, Top 15 Films avec Angiolino Giuseppe Pasquale Borrini Ventura et Top15 Films avec Noël Louis Raymond Bénévent
Créée
le 17 mai 2013
Critique lue 1.9K fois
34 j'aime
5 commentaires
D'autres avis sur Marie-Octobre
𝑀𝑎𝑟𝑖𝑒-𝑂𝑐𝑡𝑜𝑏𝑟𝑒 de Julien Duvivier transcende l’exercice classique du huis clos pour se transformer en une étude fascinante de la trahison et de la paranoïa. Dans l’atmosphère feutrée d’un...
Par
le 20 sept. 2024
39 j'aime
J'ai pris un tout petit peu d'avance sur Arte, qui va le rediffuser en hommage à la grande Danielle Darrieux, en deuxième partie de soirée Jeudi. (et je déteste les deuxièmes parties de soirée.....
le 20 oct. 2017
34 j'aime
19
Il y a certains jours où j’ai l’envie irrépressible de me plonger dans un bon vieux film français d’une époque où ça ressemblait encore à quelque chose, où les acteurs savaient jouer, les cinéastes...
Par
le 17 mai 2013
34 j'aime
5
Du même critique
A 22 ans, notre héros, qui a feuilleté deux lignes de Thoreau et trois pages de Jack London, abandonne sans un mot sa famille après son diplôme et va vivre deux années d'errance avant de crever comme...
Par
le 17 nov. 2012
472 j'aime
182
Aussi improbable que cela puisse apparaître à mes lecteurs les plus obtus, j’aime bien Tarantino, je trouve qu’il arrive très bien à mettre en scène ses histoires, qu’il épice agréablement ces...
Par
le 22 janv. 2013
395 j'aime
174
Tout a déjà été dit sur ce film, un des plus grands jamais réalisé. Tout le monde a vanté, un jour son casting impeccable : un Brando ressuscité, un Pacino naissant, bien loin de ses tics...
Par
le 6 janv. 2011
366 j'aime
131