Il y a certains jours où j’ai l’envie irrépressible de me plonger dans un bon vieux film français d’une époque où ça ressemblait encore à quelque chose, où les acteurs savaient jouer, les cinéastes filmer, les dialogues tomber juste et ou on avait encore l’impression que l’histoire était indispensable à l’œuvre.


Alors, ça tombait bien parce que je me suis trouvé un Duvivier il y a peu, un des plus grands réalisateurs français, et c’est dialogué par Henri Jeanson, le meilleur de sa catégorie et on retrouve au générique Lino Ventura, Paul Meurisse, Bernard Blier, Noël Roquevert, Danielle Darrieux, Robert Dalban, Serge Reggiani et Jeanne Fusier-Gir… Ca commence à ressembler à quelque chose…


Le principe est assez chouette, c’est un huis-clos qui s’assume parfaitement, sorte de whodunnit qui se concentrerait uniquement sur la partie finale, vous savez, quand tous les protagonistes sont rassemblés dans la bibliothèque du château et qu’il va s’agir de dévoiler le nom du coupable…


Le prétexte, ici, est une vieille trahison qui date de la Résistance, on retrouve quinze ans plus tard tous les membres d’un réseau qui s’est effondré alors suite à la mort de leur chef charismatique dénoncé probablement par l’un de ces 9 hommes et 2 femmes qui ont bien changés depuis… Ancien catcheur devenu patron de boîte à strip-tease, médecin, boucher, avocat renommé, modiste, contrôleur des impôts, prêtre, plombier, imprimeur industriel… Qui a fait le coup ? Cela a-t-il un sens de se poser la question en temps de paix, si longtemps après les faits ?


Marie-Octobre, ancienne égérie du groupe veut venger cet homme qu’elle a probablement trop aimé alors et c’est un jeu mortel du chat et de la souris qui commence dans une soirée qui changera à jamais la vie de ses protagonistes.


11 hommes (et femmes) en colère, c’est plutôt réjouissant comme point de départ, surtout que Duvivier ne fait l’économie d’aucune question tant factuelle que morale et parsème dedans un temps un peu de subtilité dans ce qui prend tout de même un aspect un peu manichéen par trop souvent…


C’est souvent un peu lourdingue les retours sur la Résistance, les rancunes qui persistent, le passé idéalisé… Surtout qu’on a parfois surtout l’impression d’assister à la mise en œuvre concertée d’un assassinat par des types qui ont la fâcheuse habitude de se donner par avance la meilleure conscience du monde…


A un moment donné, les multiples rebondissements se font plus grossiers, les maladresses de scénario plus criante, surtout qu’on a connu Jeanson beaucoup plus percutant qu’ici..


Heureusement, les acteurs sont parfaits, c’est un vrai petit régal, l’impression confirmé qu’avec un peu de métier devant et derrière la caméra, on arrive à sauver jusqu’à l’indéfendable, et c’est franchement distrayant comme jeu de massacre.

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le 17 mai 2013

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Torpenn

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