Marius
7.8
Marius

Film de Alexander Korda (1931)

Il était une fois le cinéma français - Episode 2 : 1931 "La Fin du monde"

Suite de ma série documentaire sur le cinéma français disponible en vidéo à cette adresse, et consacrée cette fois-ci à l'année 1931 :
https://www.youtube.com/watch?v=czho2UGFY_I


Bref rappel du concept de ce projet : chaque épisode couvre une année entière, en combinant la grande histoire et le cinéma, c'est à la fois ambitieux et hyper casse-gueule (le risque du boursouflé étant toujours aux aguets, risque de redite entre les différents épisodes également), mais c'est aussi pour ça que c'est passionnant à faire.


"Marius" y tient une place importante, puisque pour moi c'est le meilleur film que j'ai vu dans l'année.


Voici la liste complète des portraits de l'épisode :



  • Le film de l'année : "Marius" d'Alexander Korda

  • Gros plan sur un film : "La Chienne" de Jean Renoir

  • Coups de coeur : "A nous la liberté" et "Le Million" de René Clair

  • Un réalisateur : Marcel Pagnol - son témoignage, où il est ému aux larmes, est incroyablement puissant : sur le cinéma, et sur son amour pour sa troupe de comédiens extraordinaires, qui sont morts, mais qui continuent d'exercer leur art, et leur génie à travers ses films.

  • Une actrice : Danielle Darrieux - Dans ce portrait j'essaye notamment de montrer comment elle passe tout en douceur de la jeune ingénue à la femme mature au cours de sa carrière.

  • Un acteur : Michel Simon - Acteur extraordinaire... vie hallucinante ! Espion soviétique ? Maître de la diction parfaite et des bafouillis incompréhensibles, érotomane terrorisant les jeunes actrices, inimitiés légendaires avec d'autres acteurs (Louis Jouvet & Gérard Philippe), son amour des animaux et des singes, son registre de jeu ultra varié.


Sur le plan historique, entre autres : Naissance de la seconde république espagnole, à l'inverse en Allemagne, organisation des mouvements anti-républicains avec le front de Harzburg ; Invasion de la Mandchourie par le Japon...


Dans cet épisode, on s'attaque à de sacrés monuments, et même s'il y a énormément de matière, d'archives et de possibilités, la pression est plus importante que lorsque l'on traite des personnages méconnus (comme Albert Préjean dans le premier épisode par exemple). En plus, j'étais assez dégoûté de voir qu'arte diffusait un documentaire sur Danielle Darrieux une dizaine de jours avant la sortie de mon épisode. Evidemment, j'ai soigneusement évité de le regarder pour ne pas être influencé.


Pour le texte et le choix des extraits (en particulier sur les portraits de Michel Simon et de Danielle Darrieux), l'apport de pphf reste évidemment crucial.



De la difficulté de trouver un angle pour chaque portrait



Comment parler de "Marius" de manière inédite en vidéo ?
Pas évident... Faut-il insérer à la suite les extraits cultes du film (par exemple, la partie de cartes) ?
Problème, toutes ces scènes cultes sont longues (+ de 2 minutes généralement), ça rimerait à rien, et puis quelle plus-value ? Quel apport ?


Mon choix a donc été de ne sélectionner qu'une seule scène culte, celle qui m'a fait le plus rire (la scène des quatre tiers), et de me focaliser sur des éléments très spécifiques qui m'ont personnellement marqué :



  • l'art des costumes et des chapeaux : un festival assez grandiose dans le film. En général les personnages mettent leurs plus beaux costumes du dimanche pour filer en douce à un rencard, même si personne n'est dupe.


  • les invectives permanentes entre les personnages d'un bout à l'autre du vieux port, à toute heure du jour et de la nuit et sans le moindre complexe :



Un trait typiquement méditerranéen (je connais ça depuis le Maroc), je me suis amusé à recenser tous les moments du film où les personnages s'appelaient à distance, puis je les ai mis bout à bout pour voir le résultat. J'ai trouvé ça plutôt chouette, car je pense que ça donne un nouvel éclairage sur le film. C'est une autre façon de résumer son histoire (et notamment le "Marius !! Marius" final, avec le bateau qui part au loin), et ça donne un aperçu de l'état d'esprit du film, son ambiance, la crédibilité de son univers, et sur le jeu de l'ensemble des comédiens. Détail rigolo, le personnage le plus appelé par les autres est ce bon vieux Panisse.


Un autre élément que j'aurais souhaité développer, c'est le caractère universel du film, ici j'ai mis la bande-annonce du remake américain de Joshua Logan "Fanny" (qui regroupe Marius et Fanny en un seul film), mais j'aurais adoré pouvoir mettre la main sur les adaptations japonaises, italiennes et allemandes de la pièce.


A défaut, je vous laisse jeter un oeil à la chanson "Fanny" issue d'un Musical américain qui a eu un succès considérable, chantée par Robert Goulet en mode crooner, c'est assez épique !
Dans cette opérette américaine, ils ont même ajouté des numéros : à un moment donné des arabes viennent frapper au rideau de fer du bar de César, et chantent des choeurs arabes étonnants.


"L'universel, on l'atteint en restant chez soi."Marcel Pagnol


Pour revenir au documentaire, vous trouverez la liste complète des musiques utilisées dans l'épisode (et dans les autres) sur ce blog : http://kingrabbit.over-blog.com/2019/04/il-etait-une-fois-le-cinema-francais-episode-2-1931-liste-complete-des-musiques-utilisees.html


Là aussi je m'amuse beaucoup dans les choix, avec des décalages qui pourraient surprendre (par exemple les choix pour Michel Simon, ou l'utilisation de la B.O. (grandiose) du nanar Cherry 2000 dans le premier épisode pour accompagner "Entr'acte" de René Clair et le "Napoléon" d'Abel Gance).


Enfin la liste complète des extraits de film utilisés est disponible ici (liste en cours d'édition) :
https://www.senscritique.com/liste/Serie_documentaire_Il_etait_une_fois_le_cinema_francais_List/2353355


Bon visionnage à ceux qui prendront la peine de regarder. La suite (l'épisode sur l'année 1932 a priori), ne sortira que dans longtemps (allez disons vers septembre-octobre 2019), car à partir de lundi ma vie active risque de se surcharger considérablement !

Créée

le 5 avr. 2019

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KingRabbit

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