En se plaçant à la croisée des genres, entre le drame, le thriller, la comédie noire, et une atmosphère vaporeuse à la Nos Années Sauvages, pour aborder les thématiques du deuil et de la solitude dans un futur où des IA holographiques prennent l'apparence d'un proche décédé et s'imprègnent peu à peu des souvenirs qu'on leur ravive, Marjorie Prime a de quoi captiver et faire penser à un épisode de Black Mirror. Sauf qu'il s'agit d'un épisode trois fois trop long. L'ambition et les sentiments transmis à travers cette œuvre sont honorables, mais très mal mis en scène. Le rythme est neurasthénique, ennuyant du fait d'un scénario bourré d'ellipses et faisant fi d'aider le spectateur à se situer dans l'histoire. Par ailleurs, il y a peu de recherche visuelle, ou d'innovation pour compenser le déroulé abscons et donner envie de creuser davantage. Il y a une certaine répétitivité et un huis-clos qui s'installent, ce peut être angoissant. On retiendra surtout ce point de vue glaçant sur la technologie.