Je recommande pour les cinéphiles car un spectateur lambda n'aura aucune envie de se taper un film tchèque de 2h45 en noir et blanc, qui plus est avec trop de personnages et une structure très particulière.
Ce sont deux défauts mais voulus par le réalisateur pour nous donner plutôt qu'un film une série de tableaux explorant la religion le péché, la vengeance etc...
La narration est, elle dirigée ou en tout cas tentée d'être dirigée par ces intitulés de chapitres commençant par "Où ... (tel personne fait tel truc, vous trouverez d'autres exemples mais personnellement j'avais ces intitulés dans le roman Winnie l'Ourson de Milne que j'ai lu deux fois plus jeune), ce qui permet de nous montrer un instant T avec tels personnages (pas forcément tous c'est l'intérêt voire l'astuce du truc) dans un lieu choisi, un évènement important... ça devient encore plus important quand on découvre que le narrateur omniscient est ...
Dieu
Et on peut avoir à la fois un titre de chapitre parlant d'un personnage et d'une action avec additionné un thème plus global (je me souviens par exemple de "les divagations des pauvres d'esprit")
Donc le film me perd assez rapidement quant au trop grand nombre de personnages et sa volonté de ne pas être un récit linéaire facilement lisible mais de passer d'une scène à une autre en se faisant croiser les personnages pour raconter une époque où les Hommes (humains) étaient guidés par leur foi, leur vision de l'honneur etc... donc malgré cela l'oeuvre est fascinante par son noir et blanc éclatant et sa volonté de liberté vis-à-vis des codes du cinéma classique, on pourra avoir les conséquences d'une action avant de voir la cause de celle-ci, ou alors parler d'une action future alors qu'elle est en train de se dérouler sous nos yeux. Le fait qu'il y ait également très peu de musique (à part un murmure revenant plusieurs fois) conforte la froideur de ce monde gangréné où la mort se révèle plus souhaitable que la poursuite d'une inutile existence, de plus elle ne sera pas toujours la fin de quelque chose en témoigne une des plus belles séquences du film à 2h41.
Au final le genre de long-métrage qui excitera l'esprit des cinéphiles comme moi toujours à la recherche de nouveautés et de ce qui sort des sentiers battus, étant prêts à sacrifier une structure cinématographique classique pour une oeuvre à la fois contemplative mais jamais longuette, violente et fascinante également par ses quelques moments de grâce.
Vu en parallèle avec @VicVega