Humble série B, Marqué au fer rouge ne cesse pourtant de surprendre, faisant de son visionnage un véritable plaisir, car on ne sait jamais trop où il va. Banale histoire de vengeance de prime abord, le film se transforme en autre chose. Les caractères des personnages déjà : des trois hommes dont il faudra se venger, il y a un dandy qui joue de son charme pour extorquer de l'argent aux femmes, habillé comme pour un drame victorien. Il y a un alcoolique sans scrupule, qui parle sans cesse à son verre de whisky comme à un ami imaginaire. Et il y a ce banquier, qu'on pense faible, veule et malhonnête, et qui se révèlera étrangement différent.
La construction est assez étrange également, puisqu'elle est montée en double flashback, sans qu'on ne comprenne trop l'intérêt de cette séquence dans un ouest plus récent, avec ses voitures. une manière de montrer que toute cette mythologie westernienne est très récente? Ou manière de renforcer le réalisme qu'on essaie de donner à l'histoire? C'était le cas également, ce flashback d'une époque plus récente, dans La belle aventurière, mais dans ce celui-ci, une structure à la Rashomon rendait la chose autrement plus pertinente.
On est en 1966, et donc c'est un western froid, mettant en avant la saleté et la violence, en cela il est bien dans l'air de son temps. De ce côté-là on a ce qu'on imaginait.
En clair, marqué au fer rouge est une série B qui a de l'ambition, mais n'a pas tout à fait les moyens de la satisfaire, cette ambition. Comme si on s'était demandé comment redynamiser une énième histoire de vengeance, que plein d'idées avaient été évoquées, et testées sans être approfondies. N'empêche qu'elles sont bien là ces idées, même si elles semblent plus à l'état d'ébauche qu'autre chose. Et du coup, Marqué au fer rouge mérite d'être découvert.